Un recueillement à la mémoire du regretté Mohamed Boudiaf à l'occasion du 20e anniversaire de son assassinat a été organisé hier à Alger. Ont assisté à cette cérémonie des membres de la famille du défunt, ses compagnons de lutte ainsi que d'anciens officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire (ANP) et des personnalités nationales. Parmi ces dernières on peut citer le général à la retraite, Khaled Nezzar, Ali Haroun, membre du HCE, ainsi que le général à la retraite Mohamed Touati, ancien conseiller du président Abdelaziz Bouteflika. Après la lecture de la Fatiha, une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe au cimetière d'El Alia. Le président Mohamed Boudiaf avait été assassiné le 29 juin 1992 à la maison de la culture de Annaba alors qu'il prononçait un discours. L'ancien chef du gouvernement, Rédha Malek, a souligné dans une allocution que cette cérémonie organisée par les amis du défunt était aussi l'occasion de rappeler les qualités de Si Tayeb El Watani, affirmant que le moudjahid Boudiaf a œuvré «dès son retour d'exil, à sortir le pays des crises meurtrières et à le remettre sur la voie du développement en instaurant une justice intègre». «Ce que Boudiaf a fait pour le pays restera gravé dans l'esprit des jeunes et dans la mémoire des Algériens.» Par ailleurs, des militants du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic) ont profité de l'occasion pour interpeller, hier, au cimetière d'El Alia à Alger, Khaled Nezzar. L'ex-chef d'état-major de l'armée et ancien membre du Haut comité d'Etat a été accablé de questions par les jeunes sur l'assassinat de Boudiaf, mais aussi au sujet des disparus et des victimes. «Je trouve indécent que vous veniez à la commémoration», aurait même lancé un jeune à Nezzar qui s'est contenté de rétorquer par une phrase lourde de sens : «La vérité vous la saurez demain (…) l'histoire jugera.»