, le 7e groupement des gardes-frontières (GGF) de Mekmen Ben Amar, dans la wilaya de Naâma, à l'ouest du pays, a saisi 4016 kg de kif traité. C'est ce que nous apprenons auprès du lieutenant-colonel Abdel Hamid Kerroud, responsable de la communication auprès du commandement de la GN. Les éléments des GGF en embuscade ont pu repérer vers 19h vendredi dernier un fourgon de marque Mercedes venant du Maroc. A la vue des gendarmes, le conducteur et son compagnon ont abandonné le fourgon et ont pris la fuite. La fouille du véhicule par les gendarmes a permis la saisie de la drogue emballée dans 159 sacs. «Elle portait un sigle de 3 étoiles», précise le colonel Kerroud et «c'est probablement un code qui détermine la destination et la qualité» des stupéfiants saisis. Le véhicule était dépourvu de documents et de plaque d'immatriculation, est-il noté. L'enquête a été confiée à la brigade de la GN d'El kezdir. Cette opération, quoique importante, est loin d'être la première du genre au niveau des frontières avec le Maroc en particulier. Les saisies se multiplient en nombre et augmentent en importance à la veille du mois sacré, est-il constaté, ce qui laisserait supposer, pour les forces de sécurité algériennes, que «les narcotrafiquants tiennent à inonder le marché algérien en résine de cannabis devant remplacer les boissons alcoolisées dont la vente est interdite pendant le mois sacré». A la veille du mois de Ramadhan, il y a également recrudescence du trafic de psychotropes destinés, comme les stupéfiants, à remplacer les boissons alcoolisées pendant le mois de jeûne. Ce sont, depuis janvier 2012, plus de 50 tonnes de résine de cannabis saisies par les forces de sécurité et les douanes algériennes, et venant en grande partie du Maroc. Une dizaine de réseaux, dont trois internationaux, ont été démantelés par la Gendarmerie nationale pendant la même période. La veille du mois sacré, les narcotrafiquants qui disposent de récoltes au Maroc veulent se débarrasser de leurs stocks de résine de cannabis de l'année dernière pour s'occuper des récoltes de l'année en cours. Ce serait une deuxième explication de la recrudescence du trafic de drogues à partir du Maroc, transitant par l'Algérie et destinée à l'Europe, à Israël et au marché local algérien. La recrudescence est évidente quand on sait que pendant toute l'année 2011, environ 40 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en Algérie, venant en grande partie du Maroc. Cette quantité est largement dépassée depuis le début de l'année en cours. La situation en Libye et au Mali encourage les narcotrafiquants qui y trouvent des opportunités pour l'écoulement de quantités importantes de résine de cannabis dans ces pays. L'Algérie est utilisée à la fois comme pays de transit de résine de cannabis destinée à des pays d'Europe, Israël, Mali et Libye, et aussi comme marché local.