Après avoir fermé le siège de l'APC d'Aït Yahia Moussa durant quatre jours, les citoyens du village Tifaou reviennent à la charge et haussent le ton. Ils s'en sont pris au siège de la daïra de Draâ El Mizan, à environ 45 km au sud de Tizi Ouzou, et dont dépend administrativement leur commune. Des dizaines de citoyens ont procédé, hier, à sa fermeture, empêchant les fonctionnaires de rejoindre leurs postes et paralysant ainsi tous les services. Selon des sources locales, la colère des villageois s'est accentuée suite à la non-satisfaction de leur revendication. Pis, il n'y a même pas eu de déplacement d'une commission de wilaya comme promis par le premier vice-président d'APC la semaine dernière. «Notre village a été exclu de tous les programmes de développement de wilaya ainsi que des PCD. Nos revendications sont légitimes puisque nous demandons le minimum. Si les autorités de wilaya ne se manifestent pas, nous sommes déterminés à maintenir nos actions de protestation», dira K. Saïd, membre du comité de village, joint au téléphone. «Nous demandons à voir le chef de daïra qui de son côté transmettra nos doléances au wali de Tizi Ouzou», insiste-t-il encore. Les villageois réclament pour rappel le règlement définitif du problème des foyers privés, depuis plus d'une année, de l'alimentation en eau potable, l'extension du réseau public d'électricité, pour toucher les foyers qui n'en disposent pas encore, ainsi que l'ouverture immédiate de la piste agricole déjà demandée il y a six mois. Par ailleurs, ils exigent un nouveau projet d'assainissement pour tout le village, tout en prenant en charge dans ses études, tous les problèmes causés auparavant par «l'irresponsabilité des services de l'APC». Le revêtement immédiat et en tapis de la piste servant le village est aussi parmi les revendications énumérées par le comité de village dans une plateforme de revendications remise aux autorités concernées. Pour les protestataires, «si cette réaction des responsables de la wilaya de Tizi Ouzou qui consiste en un mutisme total signifie quelque chose, c'est bien le mépris des responsables envers le peuple». «Après 50 ans d'indépendance, voilà que notre région continue de souffrir le martyre, cette région qui a enfanté le signataire des accords d'Evian mettant fin à la guerre, Krim Belkacem, est aujourd'hui l'oubliée des autorités», déplore un autre sexagénaire, visiblement ému et terrifié par l'indigence affichée des autorités. Les protestataires comptent rester mobilisés et sans des solutions et des décisions urgentes en faveur de leur village, les actions de rue se poursuivront, expliquent-ils.