Brahim Asloum, l'actuel directeur technique national de la Fédération algérienne de natation n'a pas le regard braqué sur les Jeux de Londres pour lesquels un seul nageur algérien, à savoir, Kebab Nabil est qualifié. Pour lui, il est essentiel de voir au-delà vers les Jeux de Rio en 2016. Quel bilan faites-vous après les championnats d'Algérie d'été ? Ce fut une compétition d'un niveau moyen mais on y a découvert beaucoup de jeunes avides d'exploit. Cela tendrait à prouver que l'avenir s'annonce prometteur. Des nageurs inconnus sont venus se frotter aux ténors, qu'en pensez-vous ? J'ai, en effet, constaté qu'il y a des nageurs et nageuses très jeunes disposant de beaucoup de qualités techniques et morphologiques qui n'ont rien à envier aux nageurs affirmés. Ils sont venus bousculer la hiérarchie. C'est tant mieux pour la discipline. Existe-t-il, aujourd'hui, des nageurs capables de remonter la pente après une décennie de disette ? A mon avis, les moyens doivent suivre l'évolution. Il y a des nageurs de qualité. Il suffit juste de les mettre dans les meilleures conditions possibles pour les amener à remonter la pente et à nous valoir des satisfactions. De quels moyens parlez-vous ? De plusieurs moyens, à commencer par l'infrastructure, le matériel approprié et adéquat, la continuité dans le travail, les entraînements à un plus haut niveau ponctués par des compétitions d'envergure internationale. Pensez-vous que le problème de l'infrastructure pourra être réglé ? Ecoutez, ce problème est devenu malheureusement un phénomène dans notre pays au moment où des pays moins nantis que l'Algérie en termes de moyens, appliquent à la lettre leur plan de charge. Pourquoi, donc, ne pas se pencher définitivement sur ce sujet. Vous faites allusion à la Tunisie ? Non, je fais allusion à plusieurs pays qui ont compris que pour réussir, il n'y a pas de secret. Il faut tout simplement mettre les moyens et travailler. Les championnats d'Afrique prévus au Kenya se pointent déjà. Avez-vous le temps de les préparer, d'autant qu'ils se dérouleront en altitude ? Bien sûr, que nous allons les préparer et même convenablement. Nous allons essayer de mettre les athlètes dans les meilleures conditions. Surtout les acclimater avant la compétition. Ceux qui se sont bien comportés au national open seront-ils alignés au Kenya ? Figurez-vous que nous n'allons emmener que ceux qui sont capables de monter sur le podium. Il n'y aura, par exemple, qu'une seule fille. C'est vous dire que nous n'irons pas là-bas pour faire de la figuration. On peut, donc, prévoir des médailles algériennes ? Il vaut mieux ne pas précipiter les choses. Et pour les championnats arabes ? Pour cette compétition, nous ratisserons large. Nous essayerons d'y inclure, histoire de les encourager, les jeunes bambins qui ont fait preuve de mérite. Comment voyez-vous l'avenir de la discipline ? Prometteur si un maximum de moyens est mis à la disposition des nageurs. Il n'y a plus lieu de se pencher sur les JO de Londres. Nous devons concentrer tous nos efforts sur les prochains JO de Rio en 2016. La pâte existe, il suffit de la modeler. Interview réalisée