Le Premier ministre malien de transition Cheikh Modibo Diarra affirme qu'il ne démissionnera pas de son poste comme le réclament les grands partis politiques maliens, dans un entretien diffusé samedi soir par la chaîne de télévision privée Africable. «Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à qui je dois remettre ma démission ? Parce que l'accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission», a déclaré M. Diarra dans cet entretien avec Africable, une chaîne de télévision basée à Bamako. Cet accord signé le 6 avril entre l'ex-junte qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un Premier ministre de transition. «La deuxième chose, c'est que je suis un enfant de ce pays, le Mali qui m'a tout donné. Et quand ce pays me confie une tâche, tant que je resterai debout, je ne démissionnerai jamais», a ajouté M. Diarra, en poste depuis le 17 avril. Cette déclaration de Cheick Modibo Diarra a lieu au lendemain du retour à Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à Paris suite à une agression le 21 mai dans la capitale malienne par une foule hostile. Dans un communiqué publié mardi dernier, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), qui regroupe 140 partis politiques dont l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) du président Dioncounda Traoré, syndicats et organisations de la société civile, avait demandé la démission de M. Diarra. Pour sa part, le Conseil national de la société civile (CNSC) a proposé samedi la formation d'un gouvernement «restreint» composé de 16 membres avec de nombreux services rattachés. Le CNSC a avancé cette proposition lors d'une conférence de presse portant «propositions de solutions» pour la sortie de crise. Expliquant les raisons qui justifient le choix d'une équipe gouvernementale restreinte, le président du CNSC Boureïma Alaye Touré a soutenu que «cette taille du gouvernement permet de réduire les charges de l'Etat en ce moment difficile où notre pays traverse une double crise». La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a donné jusqu'au mardi 31 juillet aux autorités de transition pour former un gouvernement d'union nationale.