Les islamistes sont-ils les alliés les plus sûrs d'Israël ? Les islamistes au pouvoir au Maroc imposent, par leurs démarches, la réponse par «oui». Après s'être publiquement exprimés contre l'indépendance du Sahara occidental occupé par leur pays, les islamistes marocains déroulent le tapis rouge à Israël. C'est dans ce cadre qu'une rencontre secrète a eu lieu entre le chef du bureau politique de Hamas, Khaled Mechaâl, et un conseiller de l'ancien Premier ministre israélien à Rabat (Maroc). L'information vaut son pesant d'or, pour ne pas dire de phosphate, d'autant qu'elle est rapportée par des sources crédibles et sûres. La rencontre a eu lieu le 17 juillet au domicile de feu Abdelkrim El Khatib à Rabat, entre Khaled Machaâl et un conseiller israélien de l'ex-Premier ministre Yitzhak Rabin en présence du Chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, lors du 7e congrès du Parti de la justice et du développement (PJD), le parti islamiste marocain vainqueur des dernières élections législatives au Maroc. La politique extérieure marocaine ne semble pas avoir changé avec l'arrivée au pouvoir des islamistes. Les relations entretenues par le Palais royal avec des cercles israéliens semblent bénies par les islamistes qui, à leur tour, font dans ce protocole avec cette visite d'un responsable israélien, comme le PJD garantit aussi la poursuite de la colonisation du Sahara occidental prônée par le Palais royal. La rencontre secrète entre le chef du bureau politique de Hamas et l'ancien conseiller du Premier ministre israélien à Rabat est-elle tolérée par l'ensemble des figures du parti islamiste palestinien ou celui-ci subit-il des guerres d'influence opposant certains pays arabes du Moyen-Orient, dont ceux favorables à la «normalisation totale avec Israël» au mépris de la légalité internationale sur la question palestinienne ? Le plus surprenant sont les positions prises désormais par Khaled Mechaâl, figure de la lutte palestinienne vivant en exil à Damas, sur le «printemps arabe», saluant les «changements de régime». Lors du 7e congrès du PJD, il appelé les dirigeants arabes à suivre le modèle marocain pour aborder «le printemps arabe».