En proie au lendemain des législatives à une crise qui commence à prendre de l'ampleur, l'Alliance nationale républicaine (ANR) veut étouffer «l'affaire» dans l'œuf et se consacrer résolument aux prochaines élections locales. Son bureau national vient en effet de décider de suspendre 7 de ses membres parmi ceux qui «dirigent» l'opposition. C'est au cours de la réunion de samedi du bureau national de l'ANR que ces derniers ont perturbé l'intervention du secrétaire général Belkacem Sahli, qui avait du mal à terminer son allocution, avouant même avoir commis l'erreur de participer aux législatives alors que le parti devait d'abord se restructurer. Les «mécontents» ont même tenté de tenir une réunion parallèle pour discuter des élections prochaines. La réaction de la direction ne s'est pas fait attendre. «Conformément aux dispositions des articles 93 et 105 du règlement intérieur, le bureau national a décidé de suspendre 7 membres des rangs du bureau national», lit-on dans un communiqué rendu public hier sanctionnant les travaux de la réunion. Ces membres parmi lesquels on retrouve le secrétaire national chargé de la coordination, Saïd Matari, mais aussi d'autres membres à l'instar de Mustapha Benyekhlef, Rachid Chenaf, Ahmed Seddiki et Toufik Kaouah, «sont suspendus de toutes les structures du parti et sont interdits de toute activité politique au nom du parti et ce, jusqu'à leur comparution devant la commission nationale de discipline», ajoute le même document qui ne précise pas les motifs de leur suspension, alors qu'ils exigeaient un débat sur la situation interne du parti. Si au cours de la réunion du bureau national de l'ANR, des mesures ont été prises à l'encontre de ces cadres, le bureau national n'a pas perdu de vue les prochaines échéances électorales en annonçant dans le même document sa participation aux locales du 29 novembre «conformément à l'esprit des réformes politiques auxquelles nous avons pris part». Le bureau national de l'ANR a décidé l'installation d'une commission nationale chargée des élections et souhaite que l'annonce de la tenue des élections le 29 novembre «puisse inciter la classe politique à dépasser l'après-législatives et œuvrer pour la réussite les locales, deuxième étape du processus des réformes en œuvrant à approfondir la pratique démocratique et les libertés individuelles et collectives et réduire les disparités économiques et sociales». L'ANR exhorte à cet égard les pouvoirs publics à prendre d'abord des mesures urgentes pour assurer une rentrée sociale calme à travers, poursuit l'ANR, la formation d'un nouveau gouvernement». S'agissant de la situation organique du parti, le bureau national «se réjouit de la réussite des deux conférences régionales est et ouest (…) conformément aux résolutions de la 1re session du conseil national tenue les 15 et 16 juin et au cours desquelles il a été question de la nouvelle stratégie de restructuration du parti». Une conférence régionale pour les wilayas du centre du pays est prévue «la dernière semaine du mois d'août», tandis qu'une conférence nationale des cadres est prévue «début septembre», précise encore l'ANR qui dénonce «les manœuvres visant à nuire à la crédibilité de l'Algérie» ; il réitérera dans ce contexte son soutien à l'ex-ministre de la Défense Khaled Nezzar poursuivi par la justice suisse.