Les représentants de la coordination nationale des gardes communaux ont tenu jeudi leur première réunion avec les cadres du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dans le cadre de la reprise des négociations pour la satisfaction des revendications socioprofessionnelles exprimées par ce corps. Au cours de cette réunion, ces représentants ont été informés «des décisions complémentaires prises par le département de Daho Ould Kablia après avoir mené des concertations avec les autres ministères concernés», souligne un communiqué de presse rendu public à l'issue de la rencontre. Ainsi, concernant la prise en charge des heures supplémentaires et l'augmentation des salaires, longuement revendiquées par les gardes communaux, il a été décidé «de revoir à la hausse l'indemnité de risque avec effet rétroactif du premier janvier 2008». Pour ce qui est de l'application du système de retraite proportionnelle, les deux parties ont convenu «d'additionner la prime de retraite avec d'autres revenus relatifs à l'exercice d'un autre emploi». Le ministère offre également la possibilité de «gel de la retraite proportionnelle exceptionnelle à chaque agent de la garde communale pour pouvoir bénéficier du nouveau calcul de la retraite lorsqu'il atteint l'âge réglementaire». Toujours dans le même contexte, il a été convenu de «prolonger» la date de clôture de la mise en place de la retraite proportionnelle exceptionnelle jusqu'à la fin de l'opération de répartition des agents de la garde communale. Le ministère de l'Intérieur a rassuré que «l'augmentation du régime indemnitaire aura un impact positif sur la retraite». Cette mesure, précise le même communiqué, inclut également les retraités ayant été pris en charge dans le cadre de la retraite proportionnelle exceptionnelle. A propos de l'application de la prime d'invalidité, les deux parties ont convenu deux mesures. La première concerne l'envoi des correspondants de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas) pour la prise en charge de ce dossier au niveau de chaque wilaya. La deuxième mesure est relative à l'organisation de journées d'information conjointement par la Cnas et les délégués de la garde communale pour expliquer les droits et les procédures à prendre pour bénéficier de la retraite exceptionnelle d'invalidité. En ce qui concerne le cas des gardes communaux orientés vers les entreprises économiques et administrations publiques, le ministère a rappelé l'engagement de garder le niveau des salaires perçus par ces agents, considérant cela un droit acquis. Le département de Daho Ould Kablia a également affirmé le lancement d'une opération de recensement des situations sociales de toutes les familles des victimes du terrorisme en vue de proposer des solutions aux problèmes posés en matière de retraite et de logement. Le communiqué a fait état aussi de «soulagement» des agents des gardes communaux quant à la concrétisation des engagements pris. Des réunions périodiques seront organisées pour poursuivre l'examen et la mise en œuvre de ces mesures. Il faut rappeler que la reprise des négociations entre les agents de la garde communale et le ministère de l'Intérieur est intervenue après un large mouvement de contestation pacifique mené par ces éléments. Ainsi, les gardes communaux ont campé depuis le 27 juin dernier à Blida avant d'organiser une première marche de 50 km vers Alger à pied. Cette marche s'est soldée par la mort d'un garde communal lors des affrontements avec les services de l'ordre qui les ont empêchés d'atteindre le siège de la Présidence de la République pour remettre la plateforme de revendications au président de la République. La deuxième marche, organisée la veille du mois de Ramadhan, a été arrêtée par les forces de l'ordre à Boufarik. Les agents ont installé un campement et passé près de la moitié de Ramadhan en plein air. Ils étaient sur le point d'organiser une troisième marche lorsque le ministère les a convoqués pour la reprise des négociations.