L'état des marchés de la capitale et dans d'autres villes du pays s'est de plus en plus détérioré. Les étalages de fruits et légumes sont loin d'être reluisants. Les marchandises sont exposées dans certains marchés couverts au soleil et à la chaleur et finissent par vite s'altérer. Les commerçants sont bien contraints en plein milieu de l'après-midi de se débarrasser de plus de la moitié de leurs produits. Les vendeurs dans ces marchés ne prennent pas la peine de jeter leurs produits abîmés dans les sachets. Ils préfèrent les mettre dans des cageots à proximité de leurs étals. Ces pratiques ne sont pas sans conséquence sur l'hygiène du marché. En début d'après-midi, les ordures exposées au soleil et à la chaleur dégagent une odeur nauséabonde. Il est impossible de rentrer dans un espace de vente sans être frappé par ces senteurs fort incommodantes. Les citoyens qui font leur marché au moins une fois par jour sont souvent incommodés en accédant à ces espaces. La plupart préfèrent s'apitoyer sur leur sort en tenant un discours de circonstance témoignant de leur acceptation tacite de la situation, sans autre alternative. Une virée dans les plus importants marchés de la capitale permet de dresser un constat amer des conditions de vente des fruits et légumes. Produits très fragiles et vite altérables, ils sont censés être exposés et étalés dans des conditions d'hygiène irréprochables. Malheureusement, le constat est tout autre et c'est dans les pires dispositions que sont présentées les marchandises. Le marché Ali- Mellah dans la capitale est un exemple frappant de ce type de situation. Dès l'entrée, on est vite surpris par les odeurs fortes liées à la putréfaction des fruits et légumes. Les plus fragiles sont obligés de rebrousser chemin ou de se contenter de faire leurs achats au niveau des premiers vendeurs, passant parfois à côté du meilleur produit en termes de qualité-prix. Par contre, les plus résistants, faisant fi des désagréments liés à la chaleur étouffante et aux odeurs de décomposition arrivent à atteindre le centre du marché. Le nombre important de clients ne semble pas les déranger, ils prennent leur temps pour choisir ce qui leur sied et arrivent à oublier les inconvénients de ces espaces de vente. «On préfère venir dans ces endroits publics pour faire nos courses, les prix étant plus accessibles que dans les grandes surfaces et les supermarchés», nous dira un monsieur d'un certain âge, venu faire son marché après la prière du dohr. Mais en optant pour les prix abordables au détriment des rudiments en matière de propreté, les consommateurs s'exposent à de véritables risques sur la santé. Les fruits et légumes exposés sous un soleil de plomb, même si en apparence semblent être consommables, peuvent causer beaucoup de désagréments sur le plan sanitaire et causer des maux d'estomac importants et des gastroentérites, selon les spécialistes. Au marché de La Casbah, à Bab El Oued, même topo.
Les citoyens ne se soucient pas de la propreté En y accédant, on pense que les équipes de nettoyage ne sont pas passées depuis plusieurs jours. La norme exige que les marchés soient nettoyés toutes les fins de journée. Les commerçants sont aussi censés débarrasser leurs étals et jeter tous les restes et autres ordures. Cependant, le constat est autre. Les ordures s'accumulent des jours durant et sont dans un état de décomposition important. Certes, il y a la chaleur, l'étroitesse des allées et les odeurs gênantes. Des allergies cutanées et respiratoires sont susceptibles de toucher les plus sensibles et de causer beaucoup de tort. Les clients au niveau de ce marché ne s'en plaignent pas plus que ça, ils acceptent les faits. La propreté des produits n'a pas l'air de les inquiéter. Il est clair que si les citoyens refusent d'acheter dans ces circonstances, ces marchés n'existeraient pas ou bien seraient mieux gérés et les commerçants seraient plus minutieux sur leur façon de présenter leurs marchandises. A Kouba, les mêmes remarques peuvent être relevées. Les étals de fruits et légumes dans le marché couvert de Ben Omar côtoient de près les bennes à ordures. Des rats et autres souris y trouvent refuge et prolifèrent à vue d'œil. La saleté y gagne davantage de terrain et les urticaires et autres maladies ne sont pas à exclure. Par ailleurs, on assiste aussi au phénomène de la mendicité. Les plus démunis viennent récupérer dans les caisses poubelles des marchands tout ce qui peut être récupéré.