A l'approche de la rentrée scolaire, la pression s'accentue sur le ministère de l'Education nationale au sujet du versement de la deuxième tranche des rappels sur salaires des enseignants. Les syndicats autonomes de l'éducation menacent d'ores et déjà de paralyser l'école. Les récentes déclarations de Boubeker Benbouzid de verser le reste des rappels au mois de septembre prochain, ne semblent pas faire le bonheur des enseignants. Les syndicats se sont immédiatement élevés pour crier à la «hogra». Pour le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), «le ministère joue dans la provocation». C'est du moins ce que nous a déclaré Boualem Amoura, secrétaire général du syndicat, joint par nos soins. «Nous n'accepterons pas que la deuxième tranche soit versée au mois de septembre. Il s'agit d'un droit et d'un bien arraché par les travailleurs du secteur de l'éducation, non pas de la charité ou de l'aumône. C'est de la hogra», dénonce M. Amoura. Et de se demander : «Pourquoi y a-t-il de l'argent pour tous les secteurs de la Fonction publique, sauf pour celui de l'éducation nationale ?» Le secrétaire général du Satef explique que les travailleurs du secteur ont fait preuve de sagesse et de nationalisme, en acceptant le versement des rappels en deux tranches, ce qui n'a jamais été le cas dans aucun autre secteur. «On a fait des concessions et assumé nos responsabilités en négociant le versement en deux tranches pour ne pas pénaliser le Trésor public. Maintenant, au ministère de l'Education d'honorer ses engagements et d'assumer ses responsabilités envers les travailleurs», dit-il. Le même interlocuteur prévient que si le département de Boubeker Benbouzid persiste dans sa décision, les conséquences seront fâcheuses, et la prochaine année scolaire risque de connaître des perturbations dès la rentrée. Boualem Amoura a rappelé lors de la cérémonie en l'honneur des bacheliers, le 2 juillet dernier au siège du ministère, que le premier responsable du secteur avait indiqué aux syndicats que la deuxième tranche pourrait intervenir avant le début du mois de Ramadhan. «Si pour le ministre, peu importe la date du versement des rappels, nous, les enseignants, avons des familles à nourrir et des charges qui augmentent à l'approche de la rentrée sociale et des fêtes. Les enseignants ont besoin de cet argent», tranche-t-il. Le Satef se dit prêt à s'engager dans une action commune avec d'autres formations syndicales dans l'intérêt des enseignants. «Nous n'écartons pas la possibilité de débrayer dès la rentrée scolaire, si les rappels ne sont pas versés dans les tout prochains jours», menace M. Amoura.