Les multiples réunions de concertation entre le ministère de l'Education nationale et les représentants des syndicats autonomes sur la gestion des œuvres sociales, une histoire qui a fait couler beaucoup d'encre au vu des capitaux de ce fond, ont finalement aboutit à un consensus. En effet, c'est jeudi dernier que le département de Boubekeur Benbouzid a tranché après avoir reçu les syndicats en deux réunions distinctes. « Le ministère a opté pour l'organisation des élections au sein des établissements le 7 décembre prochain, pour décider du mode de gestion des œuvres sociales », nous a déclaré, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), joint vendredi par nos soins. Il explique que les travailleurs auront à choisir entre deux bulletins. Un bulletin portant l'élection des commissions de wilayas et une commission nationale, et un autre donnant la gestion des œuvres sociales aux établissements, c'est-à-dire à la base. Jeudi dernier, les quatre syndicats à savoir le Satef, la Snte, le Snapap et la Fnte ont été reçus au niveau du ministère de tutelle, après que la Cnapest et l'Unpef, se sont à leur tour, réunis durant la matinée avec le chef de cabinet. Ces deux derniers faut-il le rappeler, ont conclu dernièrement un accord avec le ministère portant sur l'organisation d'élections pour l'installation des commissions de wilayas et une commission nationale afin de gérer les œuvres sociales du secteur. Le département de Benbouzid aurait même annoncé la promulgation d'une circulaire à ce propos. Mais, le maintien de la positon des autres syndicats refusant ce mode de gestion, a poussé la tutelle à revoir sa copie. M. Amoura voit dans cette décision « une manière de satisfaire toutes les parties et faire ainsi l'impasse sur la gestion antérieure », mais, ajoute-il, « malgré que nous sommes parvenu à cet accord, il demeure néanmoins que ces élections seront entachées d'une certaine injustice ». Plus explicite, le même interlocuteur indique que le mode de gestion sera décidé par la majorité simple des bulletins exprimés. Ainsi, si le résultat des urnes favorise l'option des commissions, celles-ci, seront immédiatement installées du moment que les noms des candidats seront portés sur les bulletins, mais en cas de majorité pour le mode de décentralisation de la gestion, « d'autres élections seront organisées le 20 décembre pour choisir les délégués au sein des établissements », déclare, M. Amoura. Pour lui, « il n y a pas d'équité dans ces élections qui favorisent une partie au détriment d'une autre ». « Les deux syndicats Cnapest et Unpef peuvent figurer dans les listes même en cas d'échec le 7 décembre », déplore-t-il. Par ailleurs, dans un courrier datant du 2 novembre et adressé au premier ministre Ahmed Ouyahia, lui demandant « d'intervenir afin de trouver une solution définitive au problème de la gestion des œuvres sociales », le Satef propose « l'application de la décision ministérielle 667 portant consultation des travailleurs par voie référendaire », « la promulgation d'une nouvelle décision qui repose sur la comparaison du mode de gestion des œuvres sociales dans d'autres secteurs, en modifiant le statut particulier des travailleurs de l'éducation à l'instar de ceux des secteurs de la fonction publique ». « Dans le secteur de l'enseignement supérieur, chaque université se voit autonome dans la façon de gérer ses œuvres sociales, même procédé pour les hôpitaux dans le secteur de la santé, pourquoi alors l'exception pour l'éducation nationale ?», se demande le Satef dans son courrier, dont une copie nous a été transmise. M. Amoura ne manquera pas de rappeler aussi la revendication chère à son syndicat, à savoir l'abrogation de la loi 303 datant de 1982, donnant l'exclusivité au parti unique FLN de gérer les œuvres sociales. « Sans l'abrogation de la 303, on ne peut aller vers des élections », insiste-t-il. Enfin, il est à signaler que le ministère de tutelle promulguera ce lundi 14 novembre, une circulaire régissant l'organisation des prochaines élections du 7 et 20 décembre. « De notre coté, d'ici la tenue des élections, le secteur ne risque pas de connaitre des perturbations », rassure le secrétaire général du Satef.