Photo : Riad Par Samir Azzoug Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) décide de tenir, le 5 octobre prochain, coïncidant avec la Journée mondiale de l'enseignant, un rassemblement des cadres syndicaux devant le siège du ministère de l'Education nationale. La réunion du conseil national du Satef, tenue le 25 septembre dernier, s'est conclue par une déclaration sans concession à l'égard du ministère, signée du secrétaire général, Mohamed Salem Sadali, et rendue publique hier. «Décidemment, les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent pour une communauté éducative qui, chaque année, s'enfonce un peu plus dans la morosité, la lassitude et l'incertitude des lendemains», y est-il noté. Dénonçant une gestion «anarchique, autoritaire et hasardeuse» du secteur de l'éducation, le conseil national du Satef condamne les pratiques de la tutelle qui verse dans «la provocation, la menace et le dénigrement». Le communiqué situe les «maux» de l'école algérienne essentiellement à trois niveaux : «Une gouvernance obsolète, stalinienne et sans perspectives. Une orientation idéologique qui obstrue toutes les voies d'accès à l'universalité et la modernité, qui écrase tout critère de performance scientifique et qui fait de l'école un instrument de domination et d'endoctrinement de la société. L'obstruction des voies de dialogue et de concertation effectifs, le dialogue n'étant conçu que comme moyen de faire avaliser par les partenaires sociaux les décisions unilatérales du ministère», constatent les rédacteurs. Par ailleurs, le conseil national du Satef, dans un style tranchant, récuse la pratique du ministre de l'Education, lequel «pour faire porter le chapeau de l'échec de sa réforme, désigne du doigt pour la ‘'vindicte populaire'' l'éducateur qui serait à l'origine du mal et qu'il faudrait reléguer au rang de paria de la société». Dans cette déclaration, le Satef appelle les syndicats et les associations de parents d'élèves «à s'élever avec vigueur contre ce plan de mise au pas de la société éducative». En à peine deux semaines, le Satef a opéré une mutation radicale dans son discours. Dans un communiqué signé du secrétaire général Boualem Amoura, daté du 13 septembre dernier, il se félicitait d'une rentrée «stable et sans marchandage» et saluait «les efforts consentis par l'Etat et le respect des engagements pris par le ministre [de l'Education nationale] quant à la régularisation des rappels des travailleurs».