Le problème des Subsahariens risque de connaître de nouveaux développements à Oran avec leur retour à leur cantonnement initial aux abords de la gare routière de Yaghmoracen. Ces derniers, transférés à la fin du mois de Ramadhan vers un camp aménagé à Boufatis, ont quitté les lieux pour venir réinvestir les abords de la gare routière qui prend, depuis leur retour, les allures d'un véritable bidonville en plein centre-ville d'Oran. Les responsables de la ville qui se disent sensibles au problème sont revenus à la charge, il y a deux jours, pour décider l'installation de ces réfugiés au niveau d'un hangar désaffecté dans la zone industrielle de Hassi Ameur. Mais est-ce là la solution indiquée pour ces individus qui refusent de s'installer dans la périphérie de la ville, ce qui les priverait de leur principale source de revenus, la mendicité. Actuellement, les services sociaux de la wilaya et ceux du Croissant-Rouge algérien ont recensé à ce jour 115 réfugiés, dont 63 enfants, 48 femmes et 3 hommes, qui se disent de nationalité nigérienne. Ces derniers auraient fui les conditions difficiles qu'ils vivaient dans les contrées arides du nord de ce pays qui a subi les conséquences des troubles que connaît son voisin le Mali. Mais actuellement, il est difficile d'établir avec exactitude leur nationalité tant ces derniers restent pour le moins évasifs et ne présentent aucun document prouvant leur identité lors des différentes opérations de contrôle effectuées aussi bien par les services sociaux de la wilaya que ceux du CCA qui avait ouvert, durant le mois de Ramadhan, des sites pour leur permettre de disposer de repas à l'heure du f'tour. Leur présence dans les différents quartiers du centre-ville commence à devenir marquée et aujourd'hui ils se disputent certaines artères et les abords des mosquées aux réfugiés syriens pour mendier. «Les autres clandestins subsahariens qui ont élu domicile à Oran travaillent au noir dans des chantiers deconstruction, mais eux n'ont pas cette possibilité en raison de leur bas âge. Les trois hommes qui les accompagnent sont âgés ou souffrent de handicaps physiques qui ne leur permettent aucune activité, affirme un responsable du Croissant-Rouge. Pour le moment, les responsables des services sociaux de la wilaya sont décidés à prendre sérieusement en charge ce problème qui pourrait prendre, à la longue, les allures d'un véritable drame. Leur transfert vers la zone industrielle de Hassi Ameur, programmé cette semaine, pourrait n'être qu'un coup d'épée dans l'eau, puisque ces réfugiés sont décidés à venir réinvestir les abords de la gare routière tant qu'une solution définitive n'est pas apportée à leur problème, d'où la nécessité, selon un grand nombre d'observateurs, d'une réaction des pouvoirs centraux. Mais cela reste une autre paire de manche.