Plus d'une centaine de ressortissants nigériens qui avaient investi, depuis quelques semaines, plusieurs quartiers de la ville d'Oran, et notamment les environs de la gare routière de Yaghmoracen, ont été transférés hier vers un centre de recasement, dans la commune de Boufatis au sud-est de la wilaya d'Oran, apprend-on de sources sécuritaires. Cette opération a été menée par les services de Sûreté de wilaya, en coordination avec la direction de l'Action sociale de la commune d'Oran et du Croissant-Rouge algérien d'Oran. Elle a touché 115 ressortissants étrangers de nationalité nigérienne, indique la même source. Il s'agit de 63 enfants, 48 femmes et 3 hommes. Cette action entre dans le cadre d'une série de mesures au profit de ces réfugiés. Le chef de Sûreté de wilaya d'Oran avait annoncé avant-hier, en marge d'un point de presse, que la situation ne pouvait durer en l'état et que des mesures importantes seront prises par le wali d'Oran, après le mois de Ramadhan, pour la prise en charge de ces réfugiés subsahariens. « Leur nombre et leur filiation sont déterminés», avait souligné le premier responsable de la sûreté de wilaya. Le nombre de ces réfugiés qui affirment avoir fui le Niger à cause de la faim et des violences, a augmenté avant le début du mois de Ramadhan. Ce sont des femmes accompagnées de leurs enfants en bas-âge qui ont élu domicile dans les rues d'Oran et notamment l'avenue du Lieutenant Ismaïl située juste à proximité de la gare routière de Yaghmoracen. Ces migrants nigériens vivaient dans le dénuement le plus total et à partir de 16h, en ces jours de Ramadhan, des citoyens leur apportaient, spontanément de la nourriture et de l'eau potable. Mais l'absence d'organisation des aides humanitaires des particuliers pour ces réfugiés nigériens posait problème. L'élan de solidarité manifesté par les citoyens pour venir en aide à ces réfugiés n'avait pas les effets escomptés. Des produits alimentaires périssables sont distribués par des particuliers pour les réfugiés qui malheureusement ne disposent pas de moyens pour leur conservation. Les alentours de la gare routière se sont alors, transformés en dépotoir pour toutes sortes de produits alimentaires périssables. Ces réfugiés ont pénétré en territoire algérien, en passant par Tamanrasset, Ghardaïa pour enfin atterrir à Oran, considérée par ces derniers comme un lieu idéal pour survivre, même si parfois ils recourraient à la mendicité qui restait pour eux la seule alternative pour nourrir leurs enfants, en l'absence d'une prise en charge par les autorités locales.