Un des chefs terroristes du Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un certain Abou Walid Sahraoui, a signé un communiqué dans lequel il menace l'Algérie de représailles si les autorités algériennes ne libèrent pas les trois terroristes, dont le chef de la commission juridique d'Aqmi, Abou Issehak Essoufi, arrêtés il y a dix jours par les forces spéciales de l'ANP à Ghardaïa. Le Mujao a fixé dans ce communiqué un ultimatum de 35 jours pour la libération des trois terroristes en échange d'un des quatre otages algériens détenus par cette organisation criminelle. Cette réaction rapide du Mujao témoigne, par ailleurs, du rôle capital d'Issehak Essoufi au sein du mouvement terroriste au Sahel. Une prise importante pour l'armée algérienne et une perte capitale pour les terroristes. L'arrestation des trois importants terroristes, dont le chef de la commission juridique d'Al Qaida au Maghreb (Aqmi), Abou Issehak Essoufi, par les forces spéciales de l'ANP il y a sept jours à Ghardaïa a chamboulé toutes les cartes des groupes terroristes du Sahel. Un coup dur qui a été non seulement ressenti par Aqmi, mais aussi par le MUJAO et un peu moins par Ansar Eddine. Pour preuve, les terroristes du MUJAO, par la voix d'un de leurs responsables, un certain Abou Walid Sahraoui, ont menacé hier l'Algérie de représailles si les trois terroristes ne sont pas relâchés par les autorités algériennes. Mieux, le même responsable du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), organisation terroriste présente dans le nord du Mali, a expliqué dans le même communiqué que des négociations ont été lancées suite à l'arrestation d'Issehak Essoufi par l'armée algérienne entre eux et les autorités algériennes, via bien sûr des intermédiaires. En s'expliquant sur ces négociations, le chef terroriste Abou Walid Sahraoui dira : «Nous avons proposé au gouvernement algérien d'échanger nos trois «frères» qui ont été arrêtés par l'armée algérienne près de la ville de Ghardaïa (sud de l'Algérie) contre un des otages du Mujao. (...) Le gouvernement algérien a rejeté l'offre. Par conséquent, l'Algérie supportera toutes les conséquences de ce refus», avant d'ajouter : «Les moudjahidine qui sont arrêtés sont au nombre de trois, dont Abderrahmane Abou Issehak Essoufi, chef de la commission juridique d'Aqmi (Al Qaida au Maghreb islamique)», a-t-il précisé. Toujours dans ce communiqué, le chef terroriste du Mujao a fixé un ultimatum de 35 jours aux autorités algériennes afin que celles-ci relâchent les trois terroristes et évitent les représailles de son groupe terroriste. «Nous donnons à partir de maintenant un ultimatum de moins de 35 jours pour sauver la vie de l'otage» algérien, l'un de ceux qui se trouvent entre les mains du Mujao depuis avril, a poursuivi Abou Walid Sahraoui dans son communiqué. Il ajoute : «Nous avons l'intention de traiter avec les autorités algériennes fermement. Nous défendrons nos frères moudjahidine (...) jusqu'à la chute du régime militaire à Alger», a-t-il ajouté. Le Mujao, allié à Aqmi, et un autre groupe islamiste armé, Ansar Eddine (Défenseurs de l'islam), a revendiqué l'enlèvement, le 5 avril, de sept Algériens au consulat d'Algérie à Gao, une des villes du vaste nord malien tombées il y a cinq mois entre les mains de ces groupes djihadistes. Par ailleurs, les trois terroristes clefs d'Aqmi, dont Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Issehak Essoufi, ont été interpellés le 15 août passé lors d'une opération des forces spéciales de l'armée dans la zone de Ghardaïa. Au moment de leur arrestation, les trois hommes se trouvaient à bord d'un 4X4 à l'entrée de la ville de Berriane, sise à Ghardaïa, et se dirigeaient vers la zone du Sahel, dans le Sud. En mai, il avait exigé la libération de combattants islamistes prisonniers en Algérie et 15 millions d'euros pour relâcher les otages. Le 12 juillet, il a annoncé avoir libéré trois des sept otages et évoqué des «conditions» connues de l'Algérie pour la libération des autres captifs.