Un coup dur pour le chef d'Aqmi qui vient encore une fois d'échouer dans ses tentatives de contrôler les groupes terroristes du Sahel. Le chef de la commission juridique et membre du conseil des notables d'Aqmi ne sévira plus. Premier juge du groupe terroriste, Necib Tayeb alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi est tombé entre les mains des forces spéciales de l'ANP, le 15 de ce mois, dans la région de Berriane dans la wilaya de Ghardaïa. En effet, selon des sources bien informées, les forces spéciales avaient déclenché une grande opération de recherche qui a permis l'arrestation à un barrage érigé à l'entrée de la ville de Berriane de trois terroristes qui étaient à bord d'un véhicule de type 4X4. Il s'est avéré que parmi les trois dangereux criminels appréhendés se trouvait Necib Tayeb qui activait dans les groupes terroristes depuis les années 1990. Son CV est éloquent. Il a fait ses classes dans le GIA avant de passer dans les rangs du GSPC et ensuite Aqmi dans lequel il occupera des fonctions dévolues évidemment aux éléments ayant la confiance de l'“émir" du groupe. Selon nos sources, il est connu pour être considéré comme un important “émir" d'Aqmi et aussi pour sa proximité avec l'“émir" national de ce groupe, Abdelmalek Droukdel. En quittant la région du Nord pour s'aventurer aux portes du désert, ce chef terroriste est chargé d'une mission par Droukdel. Il était, en effet, a-t-on appris, envoyé dans la région du Sahel pour remettre de l'ordre dans le front sud d'Aqmi très divisé et qui fait face à la concurrence avec les autres groupes notamment le Mujao et Ansar Eddine récemment créés. Il était chargé, selon des sources sûres, de réunir les “émirs" d'Aqmi au Sahel, Mokhtar Belmokhtar dit Belauer, Abdelhamid Abou Zeïd et Nabil Abou-Alkama pour mettre fin à leur querelle, leurs divergences et la guerre de leadership qui les oppose entre eux et aussi à la chefferie nationale. Depuis l'éclatement de la crise libyenne, deux groupes ont vu le jour. Le Mujao et Ansar Eddine. Le Mujao a vite pris du galon avec l'enlèvement des humanitaires européens au camp des réfugiés sahraouis de Rabouni et, tout récemment, celui des diplomates algériens à Gao. Deux actes qui ont éclipsé Belmokhtar et Abou Zeïd. Le premier a essayé de reprendre la main mais est vite entré en confrontation directe avec les rebelles touaregs alors que ses relations avec Abou Zeïd se sont détériorées en raison de différends entre eux autour de la direction du groupe du Sahel et sur la méthode Abou Zeïd, un sanguinaire à l'extrême, sans état d'âme, partisan de solutions radicales : l'exécution des otages. C'est ce moment de faiblesse que choisit Droukdel pour tenter de se renforcer et de reconquérir le terrain perdu en réunissant à nouveau les phalanges dispersées du Sahel. Peine perdue puisque son émissaire sera arrêté avec deux acolytes. Un sérieux coup dur pour Aqmi qui perd un important élément considéré comme la clé de la réunification des rangs. Droukdel revient ainsi à la case départ avec un “poste" de responsabilité contesté à la tête d'un groupe terroriste qui a perdu du terrain dans le Sahel et qui est constamment traqué dans le nord du pays. L'“émir" d'Aqmi se met ainsi sur un siège vacillant avec une autorité largement diminuée sur un groupe divisé. D B.