C'est un véritable coup de force que vient de vivre le MCO avec la destitution de Djebbari, décidée par trois membres du Conseil d'administration qui détiennent la majorité des parts du capital social. Ainsi, Abdellilah, Kalaidji et Mohamed Belhadj dit Baba (un gros porteur de parts sociales), réunis au siège de la SSPA/MCO, ont voté à l'unanimité la destitution de Youcef Djebbari (qui est absent du pays) du poste de président de la SSPA. Les motifs invoqués pour justifier leur décision sont le retard pris dans la régularisation de la situation financière de certains joueurs et dans la conclusion de l'achat par Djebbari des parts de Mohamed Belhadj. Or, selon plusieurs sources proches du club, cette réunion cache en réalité la volonté de certains dirigeants de revenir aux affaires du club après les rumeurs du retour de l'entreprise Sonatrach. Un dirigeant sous couvert de l'anonymat n'a pas manqué de dénoncer cette décision tout en affirmant : «Certains qui sont attirés par le gain ont été alléchés par le retour de Naftal. Ils veulent se placer comme les seuls interlocuteurs dans les futures négociations avec les responsables de cette entreprise pour convoiter des postes et négocier des salaires faramineux. L'avenir ou le sort du MCO ne les a jamais intéressés.» D'autres sources affirment que depuis son arrivée à la tête de la SSPA, Djebbari avait remis de l'ordre dans la gestion des affaires du club. Il avait même suspendu les salaires de certains actionnaires qui étaient déclarés comme employés de l'entreprise mais et qui n'avaient aucun poste dans l'organigramme de la SSPA. «Ils ne lui ont pas pardonné cela. Ils étaient souvent absents et quand l'occasion s'est présentée avec l'arrivée de Naftal ils sont sortis de l'ombre pour prendre cette décision qui plonge le club dans le doute. Par correction et par décence, ils auraient dû attendre au moins qu'il soit présent», note un autre dirigeant. Dans l'entourage du club, on murmure que Abdellilah auquel Djebbari avait retiré le droit de signer des chèques pour l'octroyer au manager général Haddou Moulay, n'avait pas accepté cette décision et avait juré de prendre sa revanche. De plus, de nombreux supporters n'arrivent pas à comprendre comment ces trois actionnaires, que tout sépare, ont réussi à s'entendre sur une décision grave pour l'avenir du club. «Baba a bien introduit une action en justice contre Abdelillah et Kalaidji pour les sommer de lui rembourser un montant de 20 millions de dinars. Que s'est-il passé pour qu'ils parviennent à s'entendre et décider la destitution de Djebbari ?», s'interroge un groupe de supporters. Pour le moment, l'équipe poursuit sa préparation à Maghnia. Son retour à Oran est prévu pour samedi prochain. Selon des indiscrétions récoltées auprès des joueurs, un vent de fronde souffle déjà dans le groupe. «Djebbari a négocié aussi bien avec les nouvelles recrues que les anciens joueurs. Il également fait venir l'entraîneur Eymael. Que vont faire aujourd'hui ceux qui l'ont «déboulonné», quand les joueurs viendront réclamer leur argent. Les caisses du club sont vides, à eux maintenant de trouver les fonds nécessaires pour faire baisser la tension qui enfle dans le groupe à quelques jours du début du championnat. De plus, parviendront-ils à garder Eymael, qui est lié par un contrat avec Djebbari et qui fait l'objet, aujourd'hui, d'un intérêt particulier de la Fédération kenyane de football qui veut lui confier le poste de DTN des jeunes catégories ?», s'interrogent des membres de l'assemblée générale du CSA. Mais, en attendant, le MCO semble s'être engagé dans un tunnel, lui, qui avait échappé miraculeusement à la relégation la saison dernière.