Le parti d'Aït Ahmed est au centre d'une cascade de démissions qui risquent de l'éclabousser sérieusement alors qu'approchent les élections locales du 29 novembre, élections auxquelles participera le FFS qui est en train de restructurer les fédérations. Ainsi donc, après la démission de 159 cadres et militants du parti, démission suivie par toute une section qui jette l'éponge, à savoir celle d'Ath Laâziz, dans la wilaya de Bouira, dont les membres accusent nommément, dans une déclaration rendue publique à cet effet, la fédération de la wilaya d'avoir imposé «un bureau parallèle» avec en sus une dénonciation de l'attitude du secrétariat national accusé de «s'être confiné dans son silence bien qu'il ait été saisi à cet effet», c'est au tour de vingt-cinq (25) membres dont trois élus à l'APC, membres de la section des Ouadhias, au sud de Tizi Ouzou, de claquer la porte. En effet, dans une déclaration de démission rendue publique et dont une copie nous a été transmise, les mécontents dénoncent d'emblée la direction du parti à l'endroit de laquelle les signataires ont décoché des flèches empoisonnées. Ils parlent de «confiscation du parti par une équipe et ce, à l'opposé de sa ligne stratégique et qui vise à l'inscrire dans un processus de normalisation». Les militants élus démissionnaires disent refuser «ce brusque revirement stratégique opéré par l'actuelle direction et la marche forcée vers la participation aux législatives». Ils dénoncent aussi ce qu'ils qualifient de «parachutage de M. Halet sur la liste de candidature» et son repêchage. Ainsi donc, ils attestent que face aux «questionnements politiques, pertinents et légitimes des militants, le secrétariat national adopte une politique tyrannique faite de menaces, de manœuvres et de sanctions». Pour étayer leurs dires, ils citeront l'AG de la section de Ouadhias du 13 juillet dernier, assemblée durant laquelle le fédéral, citent-ils dans leur document, avait tenu des propos jugés «graves» : «Le militant n'a pas le droit de contester les décisions du parti, il doit obéir», ou encore : «le militant n'a pas le droit de demander pourquoi le parti a changé de couleur. Il doit seulement obéir» et «tous les militants qui refusent d'exécuter seront radiés». Tels sont, entre autres, les propos reprochés par les démissionnaires frondeurs qui considèrent que la situation de marasme organique que vit le FFS a généré un autisme viscéral au sein de la direction. Le parti d'Aït Ahmed chavire à la veille de l'élection de novembre. Cette démission est un coup dur pour le FFS dans la région du sud où, pour rappel, de puissantes sections ont gelé toute activité au lendemain de l'élection du 10 mai dernier. Ces démissionnaires viennent ainsi grossir les rangs du contingent des mécontents qui sont du reste très nombreux à Tizi Ouzou comme ailleurs.