Plusieurs sites internet ont publié, à partir de la nuit de samedi, une information selon laquelle Tahat Touati, diplomate algérien faisant partie des quatre diplomates détenus en otages au nord du Mali par le Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), aurait été exécuté par l'organisation terroriste. Certains sites citent un autre site proche du Mujao comme étant la source de l'information. Le site en question aurait diffusé un communiqué du Mujao annonçant l'exécution de l'otage algérien et proférant des menaces d'attentats contre des édifices publics algériens. Une autre source, des touaregs de l'Azawad celle-là, dément l'information, mais n'écarte pas le décès de l'otage. La cause du décès différerait, tandis qu'il n'existe, au moment où nous mettons sous presse, aucune preuve quant au décès réel de l'otage. La circulation de l'information a semé la tristesse et l'inquiétude dans la famille de l'otage et dans le pays. L'espoir que Tahat Touati soit toujours en vie reste entier, fort heureusement. Le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé hier que «le communiqué annonçant l'exécution d'un otage algérien au Mali fait l'objet de vérifications», informant avoir reçu les familles des otages. Le ministère, cité par l'APS, ajoute que le communiqué annonçant l'exécution du fonctionnaire consulaire algérien «ne peut par conséquent que susciter la surprise et justifier les démarches engagées en vue de confirmer la véracité de l'information diffusée samedi en fin de journée», ajoutant que la cellule de crise «est en session ouverte et que le ministère ne manquera pas d'informer les familles concernées et l'opinion publique nationale de tout nouveau développement». Tout en souhaitant la libération et le retour sains et saufs de tous les otages, il est à noter que l'exécution d'un des otages n'est certainement pas dans l'intérêt du Mujao qui perdrait beaucoup dans un quelconque changement dans la position algérienne favorable à une solution pacifique à la crise au Mali et hostile à toute intervention militaire étrangère dans la région. Serait-ce justement le but recherché ? C'est-à- dire tenter de contraindre, à coups d'enlèvements et d'attentats terroristes, à accepter une intervention militaire étrangère au Mali comme celle ayant eu lieu en Libye et dont les conséquences sont connues de l'opinion publique internationale ? Cette hypothèse, si elle était vérifiée, imposerait certaines interrogations sur l'identité réelle du Mujao et sur les intérêts que l'organisation terroriste servirait au point d'agir en contradiction avec ce qui semble être ses intérêts.