La nomination de Abdelmalek Sellal à la tête de l'exécutif a suscité des réactions plutôt mitigées de la classe politique pour qui cette nomination n'est pas un «grand changement» ni une «grande surprise». «Le FLN se réjouit de cette décision et s'engage à poursuivre sa contribution pour la poursuite de la réalisation du programme quinquennal qui est à la mi-mandat présidentiel», dira Kassa Aïssi, porte-parole du FLN. La contribution du vieux parti vise, selon le même responsable, à «consolider les bons résultats et à corriger les manques et les insuffisances constatées». Interrogé sur la nomination par le président de la République Abdelaziz Bouteflika d'un Premier ministre sans appartenance partisane et pas liée à la majorité parlementaire, Kassa Aissi estime que «la Constitution actuelle n'impose pas au président de la République de désigner un chef de l'exécutif issu de la majorité». Il a rappelé que «ce n'est pas la première fois que le chef de l'Etat fait le choix d'opter pour un Chef du gouvernement pas forcément représentant de la majorité parlementaire». Le FLN va d'ailleurs, dira Kassa Aïssi, proposer, dans le cadre de la révision constitutionnelle, la désignation d'un Premier ministre issu de la majorité afin d'assurer l'équilibre des institutions. Le Rassemblement national démocratique (RND) a estimé que le changement à la tête du Premier ministère «est le résultat naturel des élections législatives du 10 mai dernier» et que le parti d'Ahmed Ouyahia, «cadres et militants continuent d'être au service de la nation et du citoyen et s'attellera à l'exécution du programme du président de la République que le parti s'est engagé à soutenir lors de l'élection présidentielle de 2009», lit-on dans une brève déclaration transmise hier à notre rédaction. Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) «ne fait aucun commentaire sur les personnes», préférant se focaliser sur «la situation du pays». «Le retard dans la désignation d'un nouveau gouvernement a mis le pays dans une hibernation politique et a multiplié les interrogations de la classe politique et des citoyens sur les raisons de ce retard», dira Farouk Abou Firadj, porte-parole du MSP, précisant que «beaucoup de préoccupations doivent être prises en charge par le nouveau gouvernement, notamment en ce qui concerne la grogne du front social». Le parti de Bouguerra Soltani appelle le nouvel exécutif à «ouvrir un dialogue serein avec toute les franches de la société pour tenter de trouver des solutions aux problèmes posés». Le MSP considère que la priorité est «de tenter de lever l'état d'hibernation» qu'a connu le pays pendant plusieurs mois en «mettant en place un gouvernement qui représentera tous les courants politiques». Concernant la position du MSP de rejoindre le nouvel exécutif, le porte-parole du MSP rappelle que «la décision du conseil consultatif du parti de la non participation est irréversible», tout en ajoutant que «la participation d'un ministre issu du MSP à l'exécutif n'engage que lui-même», a-t-il précisé.