Loin de constituer une aubaine pour un repos politique, la période estivale est a contrario exploitée par la quasi-totalité des formations politiques pour dresser les bilans de leurs actions ou encore préparer «la rentrée politique» ou quelques échéances électorales qui se profilent à l'horizon, à travers ce qui est devenu par la force des choses un passage obligé : les universités d'été. Le Front de libération national (FLN) qui est soupçonné de constituer un «gouvernement parallèle» chargé de contrôler l'action du gouvernement Ouyahia, par le biais des commissions qu'il a installées, tiendra son université d'été à Mostaganem les 4, 5 et 6 août. Le thème choisi par le FLN portera justement sur le plan quinquennal 2010-2014. Une commission a été installée à cet effet, présidée par M. Belayat ainsi qu'un comité scientifique. Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le chargé de la communication, Kassa Aïssi, tient d'abord à récuser les accusations de constitution d'un gouvernement parallèle, les qualifiant d'«élucubrations». S'il faut s'inquiéter, selon lui, c'est lorsqu'il existe des partis qu'il qualifie de «champignons» qui ne font leur apparition qu'à l'approche des élections. «Nous sommes déjà au gouvernement», fait-il encore remarquer avant de préciser que l'objectif du FLN et sa mission même est d'expliquer au citoyen ce qui se réalise dans sa wilaya. «L'objectif de l'université d'été est d'expliquer les grands agrégats financiers du plan quinquennal. A la fin, on aura une idée sur les projets dont bénéficient l'ensemble des wilayas», explique notre interlocuteur qui fait savoir à titre d'exemple que la wilaya d'Alger a bénéficié pour le seul secteur de la santé de 33 polycliniques. Quelque 1200 militants prendront part à la rencontre. Une note a été adressée à l'ensemble des mouhafadha pour la désignation des participants. Un tiers des participants sera composé de militants et cadres de la base, le deuxième tiers d'élus locaux (APC et APW) ainsi que les présidents des APC des grandes agglomérations contrôlées par le FLN et le 3e tiers constituera les cadres universitaires et les membres de la commission centrale. S'agissant de la participation financière, les élus et les ministres du parti contribueront à hauteur de 10 000 dinars, les membres du comité central sont tenus de débourser 5000 dinars alors que les autres participants cotiseront à hauteur de 3000 dinars. Quant aux étudiants et aux chômeurs, leur contribution est de l'ordre de 1000 dinars. Les préparatifs pour cet «important évènement» dans la vie du FLN vont bon train, selon Kassa Aïssi, qui fera savoir par ailleurs qu'un comité technique est mis sur pied par la mouhafadha de Mostaganem qui sera chargée de la logistique. Plan quinquennal et développement, des thèmes privilégiés Contrairement au FLN, le RND a choisi d'opter pour des conférences régionales qui auront lieu, d'après le porte-parole du parti, Miloud Chorfi, probablement après le mois de carême. Comme le FLN, ce sera le plan quinquennal qui prendra la part du lion lors de ces rencontres dont le thème n'a pas encore été choisi, selon notre interlocuteur, mais «portera probablement sur le développement et l'élu». «Nous avons pris part hier à Jijel à l'université d'été de l'Union générale des étudiants algériens (UGEA) où nous avons mis l'accent sur l'importance qu'accordent les pouvoirs publics au secteur de l'enseignement supérieur dans le cadre du quinquennat 2010-2014», explique d'emblée Miloud Chorfi. Ce même thème sera au centre des discussions lors des prochaines rencontres régionales du parti, déclare encore Chorfi, «lors desquelles des explications sur le sujet seront données aux militants». Le MSP, l'autre formation de l'Alliance présidentielle, planchera sur la situation politique et économique du pays ainsi que l'action du Parlement et du gouvernement au cours de son conseil consultatif qui aura lieu les 23 et 24 juillet à Tlemcen. La même ville abritera également la 10e université d'été du mouvement. Elle sera placée sous le signe de «l'ouverture» et se tiendra à l'issue du conseil consultatif, du 25 au 28 juillet. Quelque 1000 participants issus de l'exécutif du mouvement au niveau local, ainsi que les représentants des jeunes, étudiants, femmes, ou encore d'autres issus de l'émigration prendront part à cet évènement. Initialement prévue entre le 5 et le 15 août à Béjaïa, l'université d'été du mouvement El Islah se transforme finalement en un colloque qui se tiendra les 30 et 31 juillet à l'hôtel Safir, à Alger. Le thème, «La mouvance islamique et les défis de la nation», est cependant maintenu, selon le secrétaire général du mouvement, Djamel Benabdeslam, qui a expliqué hier au Temps d'Algérie que les participants auront à plancher sur quatre thèmes principaux, entre autres, la question de l'identité, l'instauration de l'état de droit ou encore le développement sur les plans économique, social et politique. A l'issue de la rencontre à laquelle prendront part des cadres et militants aussi bien anciens que nouveaux, des recommandations seront énoncées sur les efforts de la mouvance islamique dans la concrétisation des principaux thèmes traités au cours du colloque qui verra aussi, a révélé Djamel Benabdeslam, la participation «de l'ensemble des militants du PT d'Illizi qui ont décidé de rallier El Islah». Même s'il n'a pas encore décidé de la date de la tenue de son université d'été, le PT de Louisa Hanoune, apprend-on auprès de son chargé de la communication, Djelloul Djoudi, «a un mois de juillet assez chargé». Notre interlocuteur fera savoir que le parti a tracé tout un programme dans le sillage de la lettre adressée au président de la République qui continue d'enregistrer l'adhésion des citoyens. «Tous les week-ends, les membres de la direction sont sur le terrain», ajoute M. Djoudi, qui n'omettra pas de mettre l'accent sur l'évaluation des activités du PT et son organisation. D'autres formations politiques ont elles aussi programmé des rencontres pour la saison estivale. C'est le cas pour le FNA de Moussa Touati qui a opté, tout comme le RND, pour des conférences régionales.