La surcharge des classes caractérise une nouvelle fois la rentrée scolaire. Le problème est national mais 10 wilayas connaissent une véritable crise, notamment pour le cycle secondaire, et c'est ce qui va affecter sans nul doute le niveau scolaire des élèves. Depuis 5 ans, l'Algérie connaît ce phénomène de surcharge des classes jugé à l'époque de conjoncturel et temporaire mais le temporaire dure depuis l'année scolaire 2008/2009 à la faveur du passage de deux groupes d'élèves, ceux ayant achevé le cycle moyen de l'ancien système, à savoir 6 ans, et ceux du nouveau qui n'ont fait que 5 ans pour le primaire. A l'époque, le problème s'accentuait au niveau des CEM. Cette année, c'est cette même promotion qui passe au lycée et donc c'est au tour des lycées de vivre cette tension pour 3 ans encore. En ce qui concerne la tension au niveau des CEM, elle est appuyée par le problème du dédoublement car selon les statistiques avancées par le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), Abdelkrim Boudjnah, «entre 60 et 70% des élèves refont la première année moyenne». Les syndicats, les enseignants et les directions de l'éducation sont unanimes à dire que la moyenne actuelle est de 45 élèves par classe dépassant de loin la norme mondiale fixée par l'Unesco à 25. Elle atteindra même les 51 élèves dans certaines wilayas. Il faut dire que selon le ministère de l'Education nationale, 10 wilayas seront les plus affectées. Il s'agit de Biskra, Blida, Tiaret, Alger, Djelfa, Jijel, Aïn Defla, Tébessa, Constantine et Oran. La solution, bien qu'elle soit connue depuis longtemps tarde à venir. Elle interviendra à la réception des lycées actuellement en réalisation dans le cadre des programmes de 2009, 2010 et 2011. Pas moins de 600 nouveaux lycées sont en chantiers à travers le pays. Le retard accusé dans la réception est attribué au non-respect des entreprises de réalisation des délais impartis et donc le manque de sérieux des entreprises et l'absence de suivi de la part des autorités locales. 51 élèves dans certaines classes Les pédagogues préconisent entre 25 et 30 élèves par classe pour que l'enseignant maîtrise son groupe et que l'élève assimile facilement son cours. Ils estiment qu'au-delà de 35 élèves par section pédagogique, il est très difficile pour un professeur de suivre tout le monde et d'assurer dans de bonnes conditions ses cours. Dans ces conditions, il n'y a que les bons élèves et ceux qui s'asseyent aux premières places qui pourront bien suivre les cours. Malheureusement, chez nous, la situation se présente comme étant très délicate dans de nombreuses wilayas où le nombre d'élèves dépasse les 50 par classe, notamment en 1re année secondaire. L'inscription et l'admission à ce palier des écoles fondamentales et de système de réformes, lycées en chantier ou non livrés, sont les principales raisons avancées pour expliquer cette situation qui risque, selon des observateurs, de durer jusqu'aux trois prochaines années du secondaire. En d'autres termes, le nombre de candidats au baccalauréat session 2014-2015 sera très important et il sera difficile d'y faire face. Devant cette situation, les pouvoirs publics se sont montrés rassurants en assurant que des mesures seront prises pour des solutions palliatives. Mais sur le terrain, force est de reconnaître que les élèves des classes surchargées ainsi que leurs enseignants n'auront pas la tâche facile, et surtout que le niveau scolaire en prendra un sacré coup pour cette promotion de lycéens. Des solutions palliatives envisagées, rassure le ministère Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, a affirmé hier à Alger que des solutions palliatives ont été envisagées pour faire face au problème de surcharge des classes lors de la rentrée scolaire 2012-2013 prévue aujourd'hui. «Le dossier a été préparé et des solutions palliatives ont été retenues pour faire face à la surcharge des effectifs», a indiqué le ministre. Selon lui, «cette surcharge n'est pas très importante car elle ne touche que les wilayas accusant un retard dans la réception des établissements du cycle secondaire». Les responsables du secteur de l'Education avaient annoncé récemment que la rentrée scolaire qui concerne plus de 8 millions d'élèves sera marquée par une surcharge dans les classes de 10 wilayas. Parmi les wilayas concernées figurent notamment Biskra, Blida, Tiaret, Alger est, Djelfa, Jijel, Ain Defla et Tébessa. Cette surcharge est due au passage de deux groupes d'élèves (ceux ayant achevé le cycle moyen de l'ancien système et ceux du nouveau) et la non réception de projets de réalisation de lycées et de CEM. Le nombre d'élèves se situera par conséquent entre 40 et 45 élèves par classe dans les wilayas concernées. Ce problème posé notamment au niveau du cycle secondaire s'explique par l'arrivée de deux promotions d'élèves, à savoir ceux de 5e année primaire et de l'ex-6e. Pour faire face au problème de sureffectif, des solutions avaient été annoncées par l'ex-ministre, dont l'extension des salles dans certains établissements secondaires. Par Ilhem T