Alors que le MSP, son principal partenaire de l'Alliance pour l'Algérie verte (AAV), pense sérieusement à présenter ses propres listes lors des locales du 29 novembre, le mouvement El Islah tient à cette alliance mais hésite à prendre la décision de participer ou non aux élections locales. La décision qui allait être prise lors de l'université d'été du parti tenue fin août a encore une fois été repoussée. Hamlaoui Akkouchi, le secrétaire général d'El Islah, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse, justifie cette valse-hésitation par la nécessité de recourir à la base «souveraine dans son choix». El Islah a-t-il peur d'être lâché ? «Au sein de l'AAV, nous travaillons à améliorer les mécanismes pour mieux entamer le rendez-vous électoral», dit-il, ajoutant que «l'AAV a réussi lors des législatives et nous voulons qu'elle réussisse dans les prochains rendez-vous», commente encore Akkouchi, expliquant à propos des dernières sorties des membres du MSP qui n'ont pas écarté l'éventualité de présenter leur propre liste qu'il n'est pas utile de se présenter en solo. «Le MSP a la part du lion dans nos listes communes», fait-il remarquer. Quid des démissions et des départs massifs vers d'autres formations, notamment celle de Amar Ghoul ? «On ne va pas pardonner à ceux qui ont quitté l'Alliance parce qu'ils ont signé des engagements qu'ils n'ont pas respectés», a encore ajouté Akkouchi, considérant leur geste comme «une trahison». «Dans ce cas, qu'ils partent, c'est mieux, nous n'avons pas besoin de traîtres», accusera le conférencier pour qui «cela ne veut nullement dire l'éclatement de l'AAV». Hamlaoui Akkouchi conditionne toujours, même si la décision de prendre part aux élections n'a pas été tranchée, sa participation à des garanties «supplémentaires», rappelant l'exigence de l'intégration de la commission nationale de surveillance des élections locales (CNSEL) et celle de la justice dans une même instance», une des conditions à même de garantir la régularité du scrutin. «Le gouvernement Sellal pour préparer la présidentielle de 2014» La nomination de M. Sellal (sans couleur partisane) à la tête d'un nouveau gouvernement est-elle à considérer comme un gage ? «Non», rétorque Akkouchi, rappelant que l'actuel premier ministre a conduit par 2 fois la campagne du président Bouteflika. «Sellal n'est même pas un technocrate comme on le présente», commente-t-il encore. Au sujet de ce même gouvernement, Akkouchi, qui affirme que son parti n'a pas été contacté pour une possible participation, estime qu'«il n'apportera rien de nouveau». Il fera toutefois remarquer que «ceux qui ont bénéficié de la fraude lors des législatives ne sont pas dans l'actuel gouvernement», allusion faite au FLN et au RND, affirmant dans la foulée que le retard dans la nomination du gouvernement est dû à l'intransigeance des islamistes. «Même si nous avions été contactés, nous aurions refusé», dit-il, estimant que «ce gouvernement qui est venu après un été infernal (feux, coupures d'électricité…) aura à faire face à une crise aiguë». «On aurait aimé que l'Etat anticipe au lieu de subir», ajoute-t-il, affirmant que le gouvernement Sellal est venu en prévision de l'élection présidentielle de 2014. Evoquant enfin les diplomates algériens enlevés au Mali, le conférencier estime que l'Etat doit éclairer l'opinion publique sur leur sort. «Un Etat fort, c'est celui qui protège ses ressortissants», conclut-il.