Depuis hier, l'ensemble des fonctionnaires et enseignants du centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) Djouhar-Ben Ahmed, du chef-lieu de daïra des Ouacifs à une quarantaine de kilomètres au sud-est de la ville de Tizi Ouzou, est en grève. Les travailleurs ont déclenché ce débrayage, selon une source syndicale, pour dénoncer «les misérables conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils exercent quotidiennement», comme le manque de moyens de travail et d'apprentissage pour les élèves. Les grévistes sont désormais en colère contre la directrice de la formation professionnelle de wilaya, «laquelle a tourné le dos» à leur plate-forme de revendications, pourtant transmise à plusieurs reprises au niveau de ses services, indiquent-ils. En plus de ce débrayage dont la durée n'a pas encore été arrêtée, puisqu'il est fort probable qu'il soit illimité, les fonctionnaires ont procédé à une autre action de protestation. En effet, indique notre source, ils ont procédé à la fermeture du CW11, reliant le chef-lieu de daïra des Ouacifs et la commune d'Ath Boumehdi. La circulation automobile était bloquée durant toute la matinée d'hier. Une façon de pousser l'administration de la wilaya de Tizi Ouzou à intervenir, pour mettre fin à «la situation catastrophique» qui prévaut au sein de leur établissement. En somme, les travailleurs réclament un véhicule de service, l'acquisition de chambres froides ainsi que l'accélération des procédures pour la réalisation d'une clôture autour du CFPA. Ledit établissement situé, dit-on, dans une zone isolée, est exposé à toutes sortes de danger, notamment celui de l'insécurité, puisque à maintes reprises, des délinquants ont pu accéder à l'intérieur. Ce n'est pas la première fois que les travailleurs de ce centre de formation observent un mouvement de grève. Au mois de mai dernier, un débrayage illimité avait été entamé, pour réitérer la même plate-forme de revendications, et inciter la directrice de wilaya du secteur à se rendre dans l'établissement. A l'initiative de la section syndicale UGTA du CFPA, ils ont réclamé la tenue d'une assemblée générale, où ils souhaitaient exposer leurs doléances. Deux mois auparavant, soit en mars 2012, la même responsable s'était déplacée sur les lieux et avait pris connaissance des revendications des travailleurs. «Malheureusement, il n'y a eu que des promesses depuis le mois de mars», dénonce un syndicaliste. Et d'enchaîner : «Nous constatons que la directrice n'a pas respecté ses engagements, ni honoré ses promesses. C'est pourquoi nous avons reconduit le mot d'ordre de la grève avec menace de durcir le ton par d'autres actions si nos revendications ne sont pas prises en charge»