Depuis hier, les travailleurs communaux sont entrés en grève nationale illimitée. Ce retour à la charge des communaux se veut un autre pressing pour faire aboutir leurs revendications. Le bureau du Conseil national du secteur des communes (CNSC), affilié au Syndicat national des personnels de l'administration publique (Snapap), avait déjà averti de cette éventualité lors du dernier débrayage. Lequel débrayage avait, faut-il le rappeler, provoqué une paralysie totale des services communaux. La grève déclenchée hier risque d'être préjudiciable sachant que les services communaux sont d'une importance capitale pour les citoyens. «L'intégration des fonctionnaires non encore régularisés et l'élaboration d'un régime indemnitaire» sont les principales revendications véhiculées par cette action illimitée. Le Conseil national dénonce la précarité de l'emploi qui caractérise le travail des communaux. Ces derniers souffrent, également, de la dégradation de leur pouvoir d'achat. Il est à préciser que sur les 500.000 travailleurs exerçant dans les 1.541 communes du pays, plus de 20% sont des contractuels. C'est justement cette situation que ne cessent de dénoncer les travailleurs des communes qui demandent à leur tutelle la titularisation comme cela a été le cas dernièrement pour les enseignants contractuels. A titre illustratif, la commune de Tizi-Ouzou est paralysée depuis plusieurs semaines suite au mouvement de grève enclenchée par les travailleurs. Ces derniers, au nombre de 271, refusent de reprendre le travail jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications, à savoir la régularisation de leurs salaires impayés depuis cinq mois et leur titularisation dans leurs postes respectifs. Malgré les promesses des autorités, les travailleurs de l'APC de Tizi-Ouzou campent sur leur position et refusent de reprendre le travail. Dans sa déclaration, à l'issue de la réunion de son bureau national, le 22 avril dernier, le CNSC réclame également le respect des «libertés syndicales» et la satisfaction réelle de sa «plateforme de revendications» ainsi que de «véritables négociations avec les représentants légitimes des travailleurs». La même déclaration ajoute que des marches et des sit-in sont prévus, chaque jeudi, devant les sièges de toutes les wilayas du pays. Le conseil national du secteur des communes dénonce avec force «le mépris affiché par les autorités à l'égard des revendications légitimes des travailleurs communaux» qui ont, pour rappel, observé une grève de cinq jours, le mois dernier, pour la revalorisation du point indiciaire dans le but de garantir un salaire de base digne, l'intégration de tous les contractuels sans exclusion aucune dans leur postes respectifs, la promulgation du projet de statut particulier des communaux avec, notamment, la révision de l'actuelle classification catégorielle. Des revendications qui sont restées lettre morte et que les travailleurs communaux ne veulent pas lâcher jusqu'à leur satisfaction totale d'où le recours à cette grève illimitée.