La wilaya de Tizi Ouzou n'en finit pas avec les actions de protestation. L'amélioration des conditions de vie des citoyens des villages reculés reste la raison pour laquelle les gens envahissent la rue. Au village Henia, commune de Draa El Mizan, environ 45 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, des dizaines de citoyens ont fermé, hier, les portes de la daïra. Selon des sources locales, les villageois dénoncent la dégradation de leurs conditions de vie à tous les niveaux. Le manque d'eau potable demeure le premier point soulevé par les protestataires. Leur village, indiquent-ils, est sans eau depuis plusieurs mois. Le problème ne date pas d'aujourd'hui, puisque l'an dernier, les villageois avaient procédé à plusieurs actions de protestation pour réclamer l'alimentation de leur village depuis le barrage Koudiet Asserdoune de Bouira. Mais leurs doléances n'ont pas trouvé une oreille attentive. Autre revendication pour laquelle les citoyens de ce hameau ont exprimé hier, leur colère, le bitumage de la route reliant leur village au chef-lieu de la commune de Draâ El Mizan. Cette route se trouve, en effet, dans un état de dégradation avancé. Par ailleurs, les protestataires réclament un nouveau réseau d'assainissement pour leur village. De nouvelles habitations demeurent sans assainissement, tandis que l'ancien réseau s'avère défectueux, témoignent les villageois. «Les responsables locaux n'ont rien fait pour venir à bout de nos problèmes», dénonce un des protestataires. Et d'ajouter : «Nous exigeons la venue de responsables des services concernés de la wilaya, pour constater de visu ce que nous vivons au quotidien.» Hier, dans l'après-midi, le siège de la daïra était toujours fermé et les citoyens menaçaient de recourir à d'autres actions plus musclées, si leurs revendications ne sont pas prises en charge rapidement. Les habitants du village Ahrik, à Bouzguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, ont pour leur part procédé à la fermeture du siège de l'Algérienne des Eaux (ADE). Ils dénoncent, selon une source locale, la distribution «inéquitable» de l'eau entre les villages. Ils n'ont,en effet, droit à l'eau, qu'une seule fois par semaine. A Tigzirt, les citoyens du village Azroubar, situé sur le CW3, relevant de la commune Mizrana, 30 km à l'est de la ville des Genêts, en ont fait de même, hier, pour le siège de la daïra. Ils appellent le chef de daïra à «honorer ses promesses». Des banderoles ont été brandies par les citoyens qui demandent à travers cette action le branchement de leur village au réseau de téléphonie. A rappeler qu'au mois d'août dernier, une action similaire a été observée. Le chef de daïra avait alors promis de prendre en charge la revendication des citoyens, d'autant qu'une commission diligentée par les services d'Algérie Télécom avait effectué le déplacement. Mais, jusqu'à présent, c'est le statu quo. «C'est le mutisme total. Chaque responsable dégage la responsabilité de son institution», fulmine l'un des protestataires. Quant aux citoyens, ils se disent «déterminés à poursuivre la pression», jusqu'à satisfaction de leurs revendications.