Sortie pour le moins inattendue du président de l'APN, Larbi Ould Khelifa. Attendu sur «le dialogue et l'intégration : composantes principales de la démocratie», thème de la Journée parlementaire célébrant la Journée mondiale de la démocratie, il a préféré aller droit au but et évoquer le passé colonial de la France en Algérie au moment où les relations entre les deux pays semblent se dégeler, mais aussi le printemps arabe qui s'est «transformé en tempête» et qui n'a pas touché l'Algérie grâce à «la maturité de son peuple». Pour Larbi Ould Khelifa, qui prononçait donc une allocution à l'occasion de cette journée parlementaire, «il n'y a pas d'exemple démocratique complet et final qui peut être reproduit dans tous les pays du monde. Chaque pays a le droit de choisir son système politique sur la base de son expérience historique, ses particularités culturelles et le classement des priorités de l'édification nationale que nous trouvons en ce qui concerne notre pays dans la déclaration du 1er Novembre 1954». «La libération du pays du joug colonial et l'unification de tous représentent la seule condition à l'édification de la démocratie, de la concrétisation de la liberté individuelle et l'engagement envers les droits fondamentaux au sein d'un Etat indépendant et souverain», a-t-il martelé, arguant que «la démocratie dans notre pays est un référent séculaire que nous retrouvons dans notre culture traditionnelle enracinée que l'on connaît sous l'appellation du système de tadjmaât, de azzaba, de réunion de notables ou conseil des sages». Donc, point de leçons à recevoir des autres, notamment de l'ancienne puissance coloniale, suggère Ould Khelifa, pour qui les Algériens ont le droit de célébrer la démocratie «parce qu'ils en étaient les plus privés tout au long de la nuit coloniale». «Les cercles d'outre-mer n'ont pas le droit de se proclamer professeurs jaloux de la démocratie et des droits de l'homme dans notre pays, parce que leur passé ne les habilite pas à le faire», a-t-il martelé notant le peu d'intérêt accordé par les chercheurs «à la privation des droits les plus fondamentaux de la citoyenneté dans leur pays en vertu de la loi de l'indigénat qui les a rendus inférieurs aux insectes nuisibles et dans le meilleur des cas à des populations de deuxième classe». Le constat est quasiment le même actuellement pour le président de l'APN. «Le monde, et notamment la région arabe et musulmane, a connu de multiples formes de dépassement et de la politique de deux poids deux mesures dont entre autres la complicité avec Israël et le soutien de son agression contre le peuple palestinien et la spoliation de ses droits légitimes», a-t-il noté à ce propos, avant de considérer que «les derniers évènements qu'a connus la région (arabe) ont fait montre de la maturité du peuple algérien ainsi que de sa capacité à distinguer entre le métal précieux qu'il a choisi en toute liberté et qui est le nationalisme algérien renouvelé, fidèle au principes de Novembre et conscient des paris du moment et des ambitions de la jeunesse», d'autant que dans certains de ces pays, constate Ould Khelifa, «le printemps s'est transformé en tempête augurant que la situation actuelle ne sera pas meilleure que celle qui l'a précédée, si ce n'est pire». «29 novembre, confirmation du rendez-vous de la pratique démocratique» Pour lui, l'Algérie a repris son processus démocratique «après la réussite du projet de réconciliation nationale». C'était, a-t-il ajouté, «le prélude des grandes réalisations du Président Abdelaziz Bouteflika». «Il n'y a pas de voie au développement durable et à l'édification démocratique, si la sécurité et la paix ne sont pas réalisées à travers l'ensemble du pays», a-t-il fait remarquer avant de noter que «l'un des fruits des réformes profondes et globales», initiées par le chef de l'Etat «est la réussite des élections législatives du 10 mai et la déception de ceux qui présageaient la contagion de ce qu'on appelle le printemps arabe». Ould Khelifa estime dans le même contexte que «le 29 novembre sera la confirmation du rendez-vous de la pratique démocratique et verra la participation de courants politiques aux élections des APC et des APW». C'est ainsi, selon lui, que «notre pays parachèvera son édification de la démocratie à tous les niveaux de la gestion, du contrôle et de la législation dans un climat de sécurité et de stabilité et de la participation du peuple». Et à ses yeux, c'est «la prochaine révision de la Constitution qui confirmera la relation entre les trois pouvoirs dans un Etat de droit, fort par ses citoyens. Un Etat veillant à protéger leurs droits à l'intérieur comme à l'extérieur». «Là est la volonté du président de la République et les aspirations de notre société et de la majeure partie de la classe politique», conclut-il.