Plusieurs plaintes ont été déposées à l'encontre de l'hebdomadaire Charlie Hebdo en un laps de temps très court. L'Association syrienne pour la liberté a déposé une plainte au parquet de Paris dès la sortie des premiers tirages, le 17 septembre, pour «provocation publique à la discrimination, à la haine, à la violence nationale, raciale ou religieuse». Le conseiller juridique de l'association, Mohamed Iriqat, a indiqué que «la liberté d'expression a ses limites, si elle encourage la haine». L'Association des musulmans de Meaux (France) et sa région a déposé une plainte pour «diffamation et injure publique». Mme Rachida Ben Ahmed, sa représentante, a déploré que «ces dessins soient très humiliants et incitent à la haine religieuse». De leur côté, selon le journal Ouest France, le Parti chrétien-démocrate (PCD) de Christine Boutin et une fondation chrétienne vont porter plainte contre Charlie Hebdo pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui. Ils reprochent à l'hebdomadaire d'avoir «mis en péril la vie de centaines de ressortissants français vivant en pays musulmans. L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) a indiqué, pour sa part, que «l'usage de la liberté exige aussi un sens de la responsabilité qui exclut l'amalgame, le dénigrement et la diffamation». L'organisation souhaite que l'islamophobie devienne un délit répréhensible par la loi au même titre que le sont le racisme et l'antisémitisme, tout en se réservant «l'usage de toutes les voies offertes par la loi pour faire respecter la dignité de la deuxième religion de France et de celle de ses fidèles». De son côté, M. Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, étudie un éventuel dépôt de plainte en Alsace-Lorraine où «le droit local stipule que l'acte de blasphème est condamnable». «Par leur caractère choquant et blessant, les caricatures constituent une provocation et une volonté délibérée d'offenser la sensibilité des musulmans. La liberté d'expression garantie à tous ne peut outrepasser les limites admissibles par la loi», souligne-t-il. Par ailleurs, des ressortissants français en Tunisie ont exprimé leurs intentions de déposer plainte pour «mise en danger de la vie d'autrui». Pour l'avocat de l'hebdomadaire, Richard Malka, les plaintes ne seront pas recevables.