Le Comité olympique algérien tiendra ce matin son assemblée générale ordinaire dans un climat tout à fait particulier. Ces derniers mois, cette instance a fait la une de l'actualité sportive par les divergences qui opposaient certains membres du Comité exécutif à son président, le Professeur Rachid Hanifi. Ce dernier a tenu bon et a pu repousser les assauts de ses contestataires mais cela ne pouvait se faire éternellement. Les contestataires en question voulaient que le président s'en aille avant les Jeux olympiques de Londres. L'affaire était montée jusqu'au Comité international olympique qui avait déploré que ce COA, jadis cité en exemple, en soit venu à tomber si bas. L'instance internationale avait même mis en garde tout ce monde et l'avait, pour ainsi dire, sommé de tout faire pour que la participation des athlètes algériens aux Jeux de Londres se déroule de la meilleure manière possible. Elle avait mis dans le même sac président et contestataires, leur demandant d'attendre la période d'après les Jeux pour régler tous les différends en assemblée générale conformément aux statuts du COA et à la Charte olympique. Il n'en reste pas moins que ces remous avaient abouti au limogeage du secrétaire général du COA, Hassan Chikh et à son remplacement par Zhor Ghidouche. Ce qui n'avait pas empêché Hassan Chikh de commettre l'erreur qu'il ne fallait pas faire, à savoir écrire au CIO lui demandant, une nouvelle fois, d'intervenir dans la crise du COA. Cet écrit rédigé et envoyé juste avant les JO de Londres avait mis les responsables du CIO dans une grosse colère, déniant à Hassan Chikh le droit de parler au nom du COA et de ses collègues du Comité exécutif. Les termes employés étaient durs et pouvaient signifier que l'intéressé était complètement «brûlé» dans le mouvement olympique. Toujours est-il que nous sommes dans l'après Jeux olympiques et que la période est propice pour régler les différends en assemblée générale comme le souhaite le CIO. Mais les différends peuvent-ils être réellement réglés en AG ? On en doute, parce que la rupture est consommée. Du reste, toutes les tentatives de personnes neutres de parvenir à mettre d'accord les deux camps ont échoué. C'est dire que le Professeur Hanifi est aujourd'hui un président isolé. Il propose, ce matin, de présenter les bilans moral et financier de l'instance olympique de l'année 2011 tout en sachant que sa démarche n'est pas régulière. Effectivement, les bilans qu'il va présenter ne sont pas ceux de Hanifi seulement mais ceux du président et du Comité exécutif. Or ces bilans, du fait de la crise, n'ont jamais été débattus par le Comité exécutif. Le processus est donc contraire aux dispositions des statuts du COA et ne peut en aucun cas être accepté par l'assemblée générale. On s'aperçoit que la situation dans laquelle se retrouve le Professeur Hanifi est extrêmement délicate. Va-t-il faire de la résistance ou bien céder et démissionner s'il venait à être mis en minorité ? Ce que l'on sait c'est que lui ne serait pas contre de partir mais il veut que tout le Comité exécutif s'en aille lui aussi. Des informations crédibles indiquent que plus des deux tiers des membres de l'assemblée générale ont signé une pétition demandant son départ. Si sa démission venait à se produire, les statuts de l'instance prévoient que c'est le 1er vice-président, en l'occurrence ici le président de la Fédération algérienne des sports équestres, Hassan Bouabid, qui assurera l'intérim de la présidence durant une période qui n'excèdera pas 45 jours, après quoi on convoquera une autre AG afin de procéder à l'élection d'un nouveau président pour la fin du mandat olympique c'est-à-dire jusqu'à décembre 2013.