La première journée de la session extraordinaire du conseil des droits de l'homme de l'ONU sur le conflit de Ghaza s'est achevée avant-hier à Genève sans accord sur un projet de résolution. Les discussions, qui reprendront demain, achoppent sur les termes d'une condamnation des violations des droits de l'homme commises depuis le lancement de l'offensive militaire israélienne contre ce territoire palestinien, le 27 décembre 2008. Un projet de résolution «condamnant fermement» les opérations militaires israéliennes dans la bande de Ghaza a été déposé en fin de journée par Cuba, par l'Egypte au nom des groupes arabe et africain, et par le Pakistan au nom de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Ce texte demande «la cessation immédiate des attaques militaires israéliennes» dans la bande de Ghaza et «la fin des tirs de roquettes contre des civils israéliens». Il réclame la levée du «siège» sur la bande de Ghaza et «l'ouverture de toutes les frontières» pour permettre le passage de l'assistance humanitaire. Le projet de résolution demande également au Haut commissariat des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur «les violations des droits de l'homme commises par Israël, la puissance occupante, contre le peuple palestinien». Le texte déposé vendredi soir représente un progrès par rapport à l'avant-projet qui avait circulé la veille. Il mentionne désormais les tirs de roquettes des groupes armés palestiniens contre le territoire israélien, répondant en cela au souhait, entre autres, de l'Union européenne (UE). Mais de nombreuses divergences subsistaient entre les 47 membres du conseil. Et le scepticisme était palpable dans les travées du conseil quant à la possibilité de parvenir à un consensus sur une résolution d'ici demain soir. «Le consensus va être difficile à obtenir, car il y a beaucoup de divergences sur les aspects politiques» du texte, a confié un diplomate arabe sous couvert de l'anonymat. Selon un diplomate occidental, «la résolution doit condamner les deux parties pour les violations des droits de l'homme et pas seulement demander l'arrêt des hostilités». L'autre point d'achoppement majeur porte sur l'enquête demandée au Haut commissariat des droits de l'homme. Selon le projet de résolution, cette enquête ne devrait porter que sur les violations commises «sur les Palestiniens par la puissance occupante israélienne», sans mention de celles commises par les Palestiniens, comme les tirs de roquettes sur le territoire israélien. Ouvrant les débats vendredi matin, le haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Mme Navanathem Pillay, a dénoncé de «très graves violations des droits de l'homme» et réclamé «une enquête indépendante et transparente» en Israël comme dans les territoires palestiniens. Elle a prévenu que les violations de certains droits humanitaires pouvaient constituer «des crimes de guerre».