Le Conseil des Droits de l'homme des Nations unies (UNHRC) condamne «vigoureusement» l'offensive militaire israélienne qui s'est traduite par des violations massives des droits de l'homme, la destruction systématique des infrastructures palestiniennes et l'exacerbation de la grave crise humanitaire à Ghaza» et demande, à l'issue d'une session extraordinaire, l'envoi «en urgence» à Ghaza d'une commission d'enquête internationale et indépendante pour faire la lumière sur les violations commises "par la puissance occupante, Israël, contre le peuple palestinien". Cette résolution a été adoptée hier, à l'issue de cinq jours de débats par 33 sur 47 voix. Les Européens, le Japon et la Corée du Sud se sont abstenus en soulignant que le texte n'aborde qu'un aspect du conflit. Le Canada a voté contre. Pour lui, le texte ne reconnaît pas la responsabilité des tirs de roquettes du Hamas dans l'escalade du conflit. Fait marquant : le Conseil demande «l'arrêt immédiat» de l'offensive des forces armées israéliennes et la fin des tirs de roquettes contre des civils israéliens et ne condamne pas explicitement Hamas. Israël crie au scandale. «La résolution est «déséquilibrée», ne reflète pas la réalité du Moyen-Orient, «encourage le Hamas» à persévérer et va renforcer chez les Palestiniens l'illusion que les résolutions de l'ONU sont la solution à leurs souffrances», déclare l'ambassadeur israélien à Genève, Aharon Leshno-Yaar. Au grand dam de l'Etat hébreu, cette résolution même si elle n'a pas obtenu le consensus, ne lui évitera pas une mission d'enquête désignée par le président du Conseil des droits de l'homme et un renfort de rapporteurs spéciaux sur place pour aider cette mission à élaborer le rapport qu'elle présentera en mars prochain. Autre fait marquant, le texte adopté invite le secrétaire général de l'ONU à enquêter et à faire son rapport à l'Assemblée générale de l'ONU sur les tirs qui ont touché les installations de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Gaza, dont des écoles. Trente-deux des 47 Etats membres du Conseil des droits de l'Homme, soit le double du minimum requis, avaient demandé la tenue de la session extraordinaire consacrée aux «graves violations des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, y compris la récente agression dans la bande de Ghaza occupée».