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Les rappelés du service national menacent de durcir leur mouvement Ils se sont rassemblés hier à la gare routière du Caroubier où plusieurs d'entre eux ont été interpellés
Ils étaient des centaines de rappelés du service national hier à la gare routière du Caroubier, à Alger, venus de différentes wilayas pour faire entendre leur voix face à ce qu'ils ont qualifié de «marginalisation» de la part des pouvoirs publics. «Au moment où les terroristes repentis sont traités avec tous les égards par l'Etat, nous sommes abandonnés à notre triste sort. Cette fois, nous n'allons pas nous taire et nous irons jusqu'au bout de nos revendications», ont lancé les protestataires. Quadrillés par des policiers, ils scandaient des slogans revendicatifs et de «ras-le-bol». Un de leurs représentants, Abdelkader Benyattou, nous montre des documents, en nous expliquant : «Voyez, il s'agit d'une demande d'audience que nous avons déposée le 16 juillet 2012, avec cachet du bureau d'ordre, au niveau du Premier ministère, mais on ne nous a jamais répondu.» «Nous sommes marginalisés», crie l'un des protestataires. «Nous avons déposé notre plateforme contenant 11 revendications le 3 avril de la même année au Premier ministère, mais là également aucune réponse», ajoute Abdelkader Benyattou qui nous informe que «nous avons été reçus, aujourd'hui, par un vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN) à qui nous avons remis notre plateforme de revendications, et il nous a promis qu'elles seront prises en charge. Encore des promesses !». Un autre contestataire lance : «Oui, tout ce que nous recevons, ce sont des promesses jamais tenues». «Nous avons combattu le terrorisme dans les moments difficiles. Les terroristes qui se sont repentis touchent des sommes d'argent importantes et nous qui avons participé à sauver le pays sommes abandonnés à nous-mêmes», s'indignent les rappelés du service national rassemblés, hier, à la gare routière du Caroubier. Selon Abdelkader Benyattou et de nombreux autres contestataires, «les policiers ont interpellé de nombreux rappelés du service national venus se joindre à la contestation». Un des rappelés demande à un policier : «Vous allez libérer quand les personnes que vous avez interpellées ?» Le policier répond que «nous les libérerons une fois que vous vous serez dispersés». Les protestataires ne décolèrent pas pour autant. «Jusqu'à maintenant, notre action a été pacifique, mais nous n'allons pas abandonner nos revendications», crie un des rappelés. Un autre s'approche de nous pour nous dire : «Nous insistons, également, sur la nécessité qu'ils nous accordent une retraite militaire. Ils l'ont accordée aux rappelés blessés, mais nous, nous n'avons pas été évoqués. Nous voulons, nous aussi, une retraite militaire, dans le cadre de la loi sur la réconciliation nationale.» «Moi, j'ai 44 ans et je ne bénéficie pas de la couverture sociale. Je ne travaille même pas.» Selon Abdelkader Benyattou, «les rappelés du service national contestataires sont au nombre de 123 000, et présents dans 42 wilayas du pays. Ils sont tous déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications». Selon les protestataires, «les rappelés du service national en colère sont issus de cinq classes à partir de la classe 1995/ 96». Des années durant lesquelles le Groupe islamique armé (GIA) semait mort et désolation en Algérie.