Une centaine de personnes sont venues, hier, de la wilaya de Constantine pour observer un rassemblement devant la présidence de la République, à Alger. Mais les protestataires ont été refoulés à Reghaïa avant même d'arriver à la gare routière d'Alger. Les dizaines qui ont pu échapper aux forces de l'ordre ont fait une tournée dans les rédactions de journaux, dont celle de La Tribune, afin de transmettre les doléances de leurs familles «SDF». Les contestataires en question sont des habitants de l'avenue de Roumanie, dont les habitations précaires ont été démolies suite au passage d'un projet de réalisation d'un ouvrage d'art (pont). «Les autorités locales ont pris la décision de procéder à la démolition de leurs logis sans pour autant prendre en charge toutes les familles qui ont été touchées par les travaux», a expliqué un groupe de quatre personnes qui représente les familles reçues à La Tribune hier dans la matinée. L'histoire remonte au mois d'avril dernier, selon les protestataires, quand les autorités locales ont procédé à l'opération de démolition de leurs habitations qui s'inscrit dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. Selon le groupe, 150 familles se trouvent actuellement dans la rue et ne savent plus à quel saint se vouer. «C'est pourquoi nous sommes obligés de nous déplacer jusqu'ici, à Alger, pour interpeller le premier magistrat du pays», a affirmé le groupe de contestataires. «Nous avons été empêchés par les services de l'ordre d'atteindre El Mouradia pour transmettre nos doléances au président de la République, alors que les autres contestataires ont été interdits de regroupement et priés de regagner leur wilaya», ont tenu à préciser les contestataires qui comptent «occuper la gare routière du Caroubier jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications». «Nous sommes venus à Alger à deux reprises. La première fois en juin dernier, juste après l'opération. Le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, qui a nous a reçus, nous a assuré que nos doléances ont été transmises à qui de droit, c'est-à dire au wali de Constantine. La promesse d'étudier nos recours devait être concrétisée juste après. Il n'en fut rien. L'opération a tardé et les familles n'en peuvent plus d'attendre, alors que le mois de Ramadhan approche», ont expliqué nos interlocuteurs. «Si l'Etat ne nous reloge pas, qu'il nous rembourse notre argent et nous rende nos terrains pour que nous puissions reconstruire», ont-ils revendiqué, avant d'ajouter : «Nous possédons les actes de propriété et nous revendiquons nos droits.» R. N.