Les services de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont récupéré, entre le 1er janvier et le 31 août 2012, 605 véhicules volés et interpellé 427 individus dans le cadre des investigations ouvertes à ce sujet. Un nombre de véhicules volés récupérés et d'individus arrêtés en augmentation comparativement à la même période de l'année précédente, apprenons-nous auprès de la DGSN. Durant la même période de l'année 2011, les services de police avaient récupéré 424 véhicules et interpellé 297 individus. La DGSN affirme qu'«il ressort, d'après les victimes, que les vols de véhicules sont perpétrés alors en stationnement et peu de cas sont commis avec violence ou par abus de confiance». A l'échelon des wilayas, Alger prédomine suivie d'Oran et Blida, selon la DGSN. Les auteurs de vols de véhicules sont à l'affût de chaque «faille» pour commettre ces vols. C'est ainsi que, toujours selon la DGSN, qui cite les investigateurs de la police, «le ciblage des véhicules s'effectue selon l'absence du système anti-vol et la fragilité du système de démarrage ‘Neiman' qui est fabriqué à base d'amiante et ne nécessite qu'un objet contondant pour sa destruction totale». Dans le cadre de la lutte contre les vols de véhicules, «la DGSN a multiplié plusieurs actions de formation au profit des enquêteurs chargés de ces dossiers. Se greffe également la dotation des services opérationnels par le système LAPI qui est, en fait, un appareil de lecture automatisée des plaques d'immatriculation permettant de détecter les voitures signalées volées». Le LAPI photographie les plaques de tous les véhicules qui passent à sa hauteur. Les numéros sont alors comparés avec ceux figurant dans un fichier spécialisé, et dès que la plaque d'une voiture volée est détectée, une information s'affiche sur l'écran, il ne reste plus aux policiers qu'à contrôler le conducteur du véhicule suspect et, éventuellement procéder à son interpellation. L'expérience des investigateurs de la gendarmerie Dans un rapport établi par la Gendarmerie nationale, d'autres détails sont fournis sur le trafic de véhicules. C'est ainsi que, selon la gendarmerie, les réseaux de trafic recourent à 9 «pièges» tendus aux automobilistes pour les déposséder de leurs véhicules. Parmi ces «pièges», on relève que les auteurs de vols attirent les taxis clandestins, les taxis compteur et les chauffeurs de bus de voyageurs, leur demandant de les transporter vers une destination contre une somme d'argent conséquente. En cours de route, les trafiquants demandent au chauffeur d'emprunter des raccourcis prétextant pouvoir gagner du temps et, puisqu'il s'agit d'un piège, c'est à ce moment-là qu'ils passent à l'action, agressant le chauffeur et volant le véhicule. Ce genre de mode cible très particulièrement les chauffeurs interwilayas et ceux qui exercent dans des stations urbaines, selon la gendarmerie. Le deuxième piège utilisé souvent par les trafiquants, consiste en un guet-apens. Il s'agit de coincer le conducteur avec deux véhicules, l'obligeant à s'arrêter avant de l'agresser et le déposséder de sa machine. Le troisième piège consiste à voler les véhicules dans des endroits isolés, là où la fréquence routière est moins importante, comme en témoigne le nombre élevé de vols de véhicules et de conducteurs agressés enregistrés dans ces lieux. Le quatrième piège consiste, quant à lui, à surveiller les propriétaires des véhicules qui recourent, souvent, au stationnement dans un même endroit. Après la surveillance par les membres des réseaux de vols de véhicules, qui peut durer jusqu'à un mois, ces derniers passent à l'acte en faisant les doubles des clés. L'escroquerie est le cinquième piège tendu par les réseaux de vols de véhicules. Après avoir passé un accord avec un particulier possédant un véhicule proposé à la vente, les malfaiteurs fixent un rendez-vous au vendeur pour, ensuite, voler le véhicule. Il y a, également, l'exploitation de jeunes filles. Les réseaux de vols de véhicules recourent, souvent, à des jeunes filles pour «appâter» leurs victimes avant de leur subtiliser leurs véhicules. ‘De nombreux cas similaires sont enregistrés', selon la Gendarmerie nationale. Cette dernière, qui se base sur l'expérience de ses investigateurs, écrit, dans le rapport, que le neuvième piège consiste à avoir des complicités avec les propriétaires de certaines agences de location de véhicules. Avec ce piège, plusieurs sociétés d'assurances ont été arnaquées. La Gendarmerie nationale explique que les véhicules assurés chez des sociétés sont désossés et leurs pièces détachées vendues, les agences de location de véhicules les déclarent volés auprès des sociétés d'assurances dans le but d'écarter tout soupçon et, également, pour empocher l'argent découlant de l'indemnisation. Puis, le neuvième piège consiste pour les trafiquants de recourir, parfois, à l'utilisation d'armes à feu ou de couteau pour obliger les conducteurs à leur remettre leurs véhicules.