Les feux de forêt qui ont ravagé une bonne partie de la flore des monts d'Aïn Fezza, Sidi Abdallah, Sidi Tahar et El Ourit seraient-ils d'origine criminelle ? Tout porte à le croire si l'on juge les premiers éléments d'enquête diligentée par la brigade de la gendarmerie d'Aïn Fezza en charge de cette affaire et pour laquelle la piste des incendies volontaires est la plus plausible. Selon des sources proches du dossier, des faits concordants ont été établis, ce qui a poussé les gendarmes à prévaloir l'acte criminel et une complicité au sein du corps des directions des forêts des wilayas de Tlemcen et Sidi Bel Abbès. Toujours selon notre source, c'est l'attribution pour la même personne de lots de forêts brûlées dans les deux wilayas qui a mis la puce à l'oreille des enquêteurs qui ont par la suite épluché tous les marchés d'attribution de ces lots par les deux directions des forêts. Il ressort de ces investigations que le bénéficiaire possède une scierie dans la région de Sidi Bel- Abbès, plus exactement à Amarna. De plus, le mis en cause a fait l'objet à plusieurs reprises de procès-verbaux pour transport de bois sans permis de colportage que délivre obligatoirement la direction des forêts et qui doit mentionner l'origine du bois, l'heure et la date de son enlèvement. Il semblerait que plus de 80 000 hectares de forêt à Sidi Bel Abbès et des centaines d'autres à Tlemcen ont brûlé au cours de cette année. Des lots qui ont été attribués à cette même personne. Des agents des forêts ont été entendus par les gendarmes qui coordonnent actuellement leur enquête avec ceux de Sidi Bel Abbès. L'on ne sait toujours pas si le mis en cause dans cette affaire a été auditionné par les gendarmes qui ont par contre perquisitionné sa scierie où ils ont, selon notre source, découvert du bois provenant des forêts brûlées. Découverte qui a augmenté les soupçons des enquêteurs qui y ont pris des échantillons de bois pour analyses afin de déterminer avec certitude son origine. A l'heure actuelle, la culpabilité du mis en cause n'est pas encore établie, mais du côté de certains cadres de la direction des forêts de la wilaya, qui ont préféré garder l'anonymat, «la piste de l'acte criminel est plus que privilégiée». Thèse confirmée par des citoyens qui ont déclaré aux gendarmes «avoir vu, peu avant le déclenchement des feux, des véhicules d'intervention contre les feux de forêts».En attendant l'issue de cette enquête, plusieurs personnes ont été entendues par les gendarmes dont des cadres des deux directions des forêts.