Comme prévu, les gardes communaux de Tizi-Ouzou ont entamé, hier matin, un sit-in ouvert devant le siège de la wilaya. Leur but étant d'arracher la satisfaction de la plateforme de revendications remise au premier magistrat de la wilaya. Venus de plusieurs localités, ils étaient des dizaines à se rassembler dès 8 h devant l'entrée principale de l'hémicycle Aïssat-Rabah. Cependant, un important dispositif sécuritaire a été déployé bien avant l'arrivée des contestataires, sur les lieux, a-t-on constaté sur place. «Nous avons été empêchés par les policiers de tenir notre action devant le portail et deux banderoles nous ont été confisquées par des agents des services de sécurité», décrit Hamid Menguellet, représentant de wilaya. Face à la détermination des gardes communaux, les deux parties opposées se sont accrochées verbalement, avant que les policiers n'utilisent la force pour repousser les contestataires. Une tente, que les éléments de la garde communale ont essayé d'implanter sur place, a été arrachée et saisie par les services de sécurité. Suite à cet empêchement, les gardes communaux ont quand même tenu leur sit-in en face de l'entrée du siège de la wilaya, du côté de la DAS. Ils se disent déterminés à rester sur place, jour et nuit, jusqu'à ce que les autorités répondent à leurs doléances. Deux banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Pour les droits des gardes communaux» et «Nous voulons notre dignité» ont été accrochées à la clôture du siège de la DAS. Selon le représentant des protestataires, «des délégués des wilayas de Sétif, Mila, Bouira et Boumerdès sont attendus pour participer à cette action». «Nous avons décidé de tenir un sit-in ouvert à partir du 08 octobre devant la wilaya et de ne plus reculer malgré les pressions», lit-on dans une déclaration rendue publique à l'issue de la dernière réunion tenue à Draâ Ben Khedda. S'agissant des six gardes communaux suspendus au détachement d'Aït Saâda dans la commune de Tadmaït, suite à leur participation au sit-in du 26 septembre dernier, leurs collègues du même détachement ont déposé les armes en guise de soutien. «Désarmer un garde communal près des maquis de Sidi Ali Bounab, c'est signer son acte de décès !», dénonce l'un des six éléments suspendus. Et d'ajouter : «Je défie le chef du détachement de passer une seule nuit sans arme.» Les gardes communaux qui exigent l'arrêt immédiat des intimidations, pressions et menaces dont ils sont victimes, réclament outre leurs revendications d'ordre national, «la réintégration des éléments radiés, le règlement définitif du problème des heures supplémentaires et le versement des rappels de ceux qui travaillent en dehors de leurs détachements». Comme ils demandent le versement de la prime de rendement des six derniers mois ainsi qu'une commission d'enquête sur la gestion de l'argent des œuvres sociales.