Ils étaient près de 700 gardes communaux venus des différents détachements de la wilaya pour tenir un sit-in devant le siège du cabinet du wali. Ils sont venus des quatre coins de la wilaya pour exprimer leur détermination à poursuivre leur combat sous un soleil de plomb où la température flirtait avec les 42° C à l'ombre. Ils étaient là pour dire que nous “avons travaillé dans de pires conditions pour défendre l'Algérie et lutter contre le terrorisme". Certains parmi eux étaient les premiers gardes communaux à prendre les armes contre les assassins des bébés (le premier détachement a été ouvert dans la commune de Saharidj située au versant sud du Djurdjura). Les protestataires ont dénoncé à l'unanimité les pressions exercées sur eux par la hiérarchie pour les faire fléchir en s'attaquant aux salaires. “Ils veulent toucher notre baguette pour nous faire fléchir mais notre volonté est plus forte", dira un délégué. Les contestataires rappellent haut et fort qu'ils ne reprendront leurs activités qu'une fois la plate-forme de revendications totalement satisfaite. “Actuellement, nous sommes à l'intérieur des détachements mais nous refusons tout travail en collaboration tant avec l'ANP ou la gendarmerie. Nous sommes victimes de la hogra alors que durant les années de plomb nous étions le premier corps utilisé pour éradiquer le terrorisme", souligne l'un des gardes communaux ayant rejoint ce corps durant les premières heures de sa création. Pour Lahlou Aliouat, délégué national, le ministère de la Défense refuse de prendre en charge les gardes communaux qui n'ont pas le même statut que les militaires. “Quand c'est un militaire qui est blessé, il est pris en charge à Aïn Naâdja, mais pour nous c'est dans les petits hôpitaux du coin", dénonce-t-il. Abordant la situation salariale, “nous avons le salaire équivalent à celui d'un agent de bureau. Si vous réclamez, vous êtes sanctionnés ou mis dehors", ajoute-t-il. Des actions sont envisagées cette semaine. “Après la marche de 50 kilomètres de Blida à Alger et le rassemblement de dignité tenu à Blida, nous sommes actuellement stationnés à Boufarik, un rassemblement national est prévu à Bouira dimanche ou lundi prochain", déclare confiant Lahlou Aliouat qui nous révèla au cours d'une discussion que la tutelle lui a notifié qu'il était suspendu de ses fonctions. Décision signée par le délégué de wilaya. En réaction à cette décision, les protestataires avaient menacé de bloquer toute la wilaya. Pour Lahlou Aliouat, c'est un non-événement. “Il y a des syndicalistes qui ont été arrêtés, torturés et mis sous les verrous. Le combat de la dignité continuera." Selon certains délégués, pas moins de 600 décisions de suspension des gardes communaux sont en instance de signature. A. D