Nourredine Zidounichef de service de pneumologie au CHU de Beni Messous, successeur de du professeur Chaulet et un de ses élèves «J'ai appris de son enseignement la médecine, la pneumologie, la santé publique et la recherche médicale. Au fur et à mesure de mon apprentissage, Pierre Chaulet est devenu un très bon ami. Après son départ à la retraite, il venait souvent me seconder et continuer à enseigner à de jeunes étudiants et c'était pour lui un immense plaisir. Ce qui l'animait, c'était de voir cette jeunesse intéressée par la recherche, la médecine. Il a porté la voix de l'Algérie dans le monde par le biais de son poste à l'OMS, l'Afrique notamment était son terrain de prédilection. Il a été le pionnier de l'Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires. Me désigner comme son successeur a été le plus grand hommage qu'il m'ait rendu. Son plus grand regret est de ne pas avoir pu vivre ses derniers instants en Algérie. Quelques jours avant son décès, il était prévu qu'il rejoigne son pays mais le sort en a décidé autrement. Nous venons de perdre un homme d'une très grande valeur.» Yvette Maillot sœur de Henri Maillot«J'ai connu le défunt et surtout sa famille. Nous avions l'habitude de nous revoir lors des commémorations. Nous étions amis. C'est un homme qui s'est battu pour une Algérie plurielle et démocratique, j'espère que son idéal ne mourra pas avec lui.» Mme Fatima Agadir une collègue et amie de Pierre Chaulet«J'ai travaillé avec lui à la direction de la santé de la wilaya d'Alger. Pendant dix ans, nous avons lutté contre la tuberculose. Nous avons effectué une restructuration du réseau de prise en charge de la tuberculose et des maladies respiratoires. Grâce à ses efforts ainsi que ceux de son complice, le regretté Djilali Laraoui, la wilaya d'Alger est devenue un modèle dans l'éradication de la tuberculose. Son objectif fut atteint. Il était très humble, il faisait des visites de terrain très régulièrement et malgré son statut d'éminent scientifique, il désirait rester au plus près de la population. Il croyait en moi et m'appelait la championne. Il restera à jamais dans ma mémoire. J'espère que les jeunes se rappelleront tous de ce qu'il a apporté à la science. Youcef Mehenni ancien officier de l'ALN (Wilaya III)«C'est grâce à Pierre Chaulet que j'ai pu avoir la vie sauve. Il m'a sauvé la vie, c'est lui qui a décidé de m'envoyer en RDA pour me soigner car j'étais très malade. C'était un homme très bon, un patriote, je n'oublierai jamais tout ce qu'il a fait pour moi. Je tiens ici à lui rendre hommage et à adresser mes condoléances à sa famille.» M. Bakari professeur de psychiatrie à Blida «J'ai été un élève du professeur Chaulet à l'hôpital Mustapha Pacha. Le professeur était un grand chrétien, un grand humaniste qui avait une force de travail incroyable. Il n'attendait rien en retour et chaque action qu'il menait, il la faisait pour l'humanité, le reste n'avait que trop peu d'importance à ses yeux. Il a travaillé jusqu'a l'aube de sa vie, je garderai le souvenir d'un homme comme il n'en n'existe plus aujourd'hui.» Krimo Benazou fils d'une Moudjahida «Le professeur Chaulet avait soigné ma mère blessée pendant la guerre. Nous avons perdu un homme de science. C'est un grand homme qui a beaucoup donné à l'Algérie pendant la Révolution et après l'Indépendance en luttant ardemment contre la tuberculose. J'espère que notre président Abdelaziz Bouteflika va baptiser la nouvelle université de Châteauneuf du professeur Chaulet.» Louisette Ighil Ahriz Moudjahida«J'ai connu la sœur du défunt à la prison de Fresnes. Des hommes de la trempe de Pierre Chaulet, il n'y en a plus beaucoup. Il était d'un courage, d'une détermination et d'un engagement sans borne. Chrétien, français, il a pris sur lui de grandes responsabilités alors qu'il était menacé par les colons. Je tiens à dire que nous assistons à une grande perte, nous demandons à ce que la jeunesse prenne exemple sur lui et qu'elle garde en mémoire les actions de ce grand homme que nous pleurons tous aujourd'hui.» Lounis Aït Aoudia président de l'association de la Casbah d'Alger «Il m'a toujours impressionné par sa modestie. C'était incroyable. Bien qu'il était un monument, il se mettait à votre portée. Il n'a pas hésité à militer dans la voie de la libération de l'Algérie, une terre qu'il considérait être comme sa mère. Son idéal était la justice et il appartient à la catégorie des gens lesquels l'Algérie doit faire preuve de reconnaissance. Je tiens à souligner que la jeunesse ne doit pas oublier cet homme qui restera au panthéon de notre histoire et qui a contribué pour beaucoup dans la formation de nombreux professeurs de qualité.» Youcef Aggoun fondateur et manager de Media Marketing«Je l'ai interviewé dans le cadre du cinquantenaire et je garde le souvenir d'un homme empreint d'humilité. Il m'a aidé pour la numérisation du journal El Moudjahid de 1956 à l'Indépendance. C'était quelqu'un de très accessible, il a touché à tous les domaines et a été de tous les combats. C'est en l'approchant que j'ai pu constater sa grandeur, son humanisme. Nous avons perdu l'un des nôtres, nous ne devons pas l'oublier, c'est une personnalité de haut rang dont l'engagement ne s'est jamais démenti aussi bien au service de l'Algérie en guerre qu'après l'indépendance».