Le procès en appel de Mohamed Boukhari, ancien cadre d'Algérie Télécom et Chani Madjdoub, homme d'affaires, condamné en première instance à 18 ans de prison ferme, chacun pour le chef d'inculpation de corruption au détriment d'Algérie Télécom, a été encore une fois renvoyé, jeudi, au 20 novembre prochain, par le juge de la cour d'Alger. Le motif du renvoi est lié à l'absence de la défense de Chani Madjdoub, qui est co-inculpé dans cette affaire et condamné en première instance le 6 juin dernier à la même peine que Mohamed Boukhari, dont les biens au Luxembourg et les comptes bancaires ont été saisis par le tribunal. A cet effet, le président de la cour a indiqué lors de la décision de renvoi que «ce délai octroyé à la défense sera le dernier». Pour rappel, le tribunal de première instance avait condamné par défaut à 10 ans de prison ferme trois cadres de deux sociétés chinoises, ZTE Algérie et HUAWEI Algérie, Dong Tao, Chen Zhibo et Xiao Chuhfa pour «trafic d'influence». Des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés contre eux. Concernant les personnes morales, à savoir les deux sociétés chinoises, le tribunal leur avait infligé une amende de 3 millions DA chacune, ainsi que leur exclusion des marchés publics pendant deux ans pour «corruption et trafic d'influence». Selon l'arrêt de renvoi, l'affaire a commencé avec l'instruction diligentée dans le cadre du dossier de l'autoroute Est-Ouest, suite à une commission rogatoire internationale qui a conduit le juge d'instruction de la 9e chambre près du pôle judiciaire de Sidi M'hamed au Luxembourg. L'instruction a ainsi permis de révéler que Mohamed Boukhari et Chani Majdoub avaient perçu des «pots de vins à l'étranger (Luxembourg) en relation avec des transactions douteuses (en matière de télécommunications et d'Internet) conclues par Algérie Télécoms et ZTE Algérie et HUAWEI Algérie». Ces sociétés avaient versé en contrepartie de ces transactions avec Algérie Télécoms des «commissions» au profit de deux sociétés de consulting appartenant à Boukhari et Chami dans des comptes «off shore» ouverts au Luxembourg.