Comme il fallait s'y attendre, Guillermo Arena ne fera pas de vieux os au CRB, un club qu'il a rejoint voila quatre mois. Le nul vierge concédé à domicile samedi par le Chabab au stade 5-Juillet, face à son voisin mouloudéen au terme d'un derby terne, a sonné le glas pour le jeune entraîneur qui a été démis de ses fonctions immédiatement après le coup de sifflet final de l'arbitre Ghorbal. Un limogeage qui n'avait rien de surprenant dans la mesure où Arena était déjà sur un siège éjectable à la veille de ce derby. Trois points récoltés seulement lors des cinq derniers matches, la coupe était pleine pour les dirigeants belouizdadis. Non seulement ces derniers ont fini par perdre patience devant les mauvais résultats enregistrés par leur équipe à mi-chemin de la phase aller, mais ils étaient surtout exaspérés par la manière de jouer de leur team depuis le début de saison. Il est vrai que tous les belouizdadis qui ont suivi le derby, que ce soit au stade ou à partir de leur petit écran, étaient unanimes à penser que le CRB a carrément perdu son football durant l'ère Arena. D'ailleurs, devant l'absence quasi totale de belles facettes de jeu de son équipe depuis le début de la rencontre, le public du CRB, connu pour être un connaisseur, est monté au créneau avant même la fin de la première mi-temps pour exiger la tête de l'entraîneur. «Arena dégage» se sont mis à scander les inconditionnels belouizdadis depuis les tribunes. Adepte du catenaccio, le fameux système tactique italien porté essentiellement sur la défensive, le coach italo-suisse aura fait surtout les frais de sa philosophie qui contraste on ne peut plus, avec celle du Chabab tournée depuis des lustres vers l'offensive. D'ailleurs malgré son gros potentiel offensif illustré par la présence du baroudeur des Verts Islam Slimani, le CRB possède tout simplement l'attaque la plus faible du championnat avec seulement trois buts marqués. «De par ses choix tactiques inexpliqués, Arena nous a fait perdre du temps et beaucoup de points. L'équipe n'arrive plus à poser le ballon à terre et à combiner de belles phases de jeu. En tout cas, même s'il était resté jusqu'à la fin de la saison, il n'aurait jamais pu réussir au CRB», nous a confié à la fin du derby un joueur du CRB qui a préféré garder l'anonymat. Bouarata et Amrani pressentis Déclarée persona non grata à Belouizdad, Arena aura tout de même la possibilité de faire son baroud d'honneur avec le CRB demain à l'occasion du match face à la JS Kabylie sur le terrain du 1er-Novembre de Tizi Ouzou. Le président des Rouge et Blanc Azzedine Gana ayant demandé à son désormais ex-entraîneur d'être présent sur le banc de touche pour diriger son dernier match. «Vu que le match de la JSK intervient trois jours seulement après ce derby face au MCA, nous nous sommes entendus avec Arena pour qu'il dirige son dernier match au CRB en attendant de trouver un successeur», nous a déclaré le président du Chabab qui a évité de dénigrer Arena, se contentant uniquement de nous dire que celui-ci n'a pas réussi à inculquer sa stratégie de jeu à ses joueurs. «Il a fait ce qu'il a pu, mais ça n'a pas marché», dira Gana. Par crainte de commettre la même erreur avec Arena qui a été recruté dans la précipitation à l'intersaison, le boss belouizdadi dit vouloir prendre cette fois son temps pour choisir le profil idéal pour son équipe. Mais cela ne l'a pas empêché toutefois de noter dans son calepin quelques noms tels Nouredine Saâdi, Abdelkader Amrani ou même Rachid Bouarrata. Jusqu'à hier, le nom de ces deux derniers revenait le plus dans la bouche des dirigeants du CRB qui devaient se réunir en fin de journée pour débattre de la question. Une chose est sûre, le futur entraîneur du CRB devra, selon Gana, correspondre au même style de jeu que celui du Chabab. «On veut un adepte du jeu offensif !», assure Gana. Trouvera-t-il chaussure à son pied ?