Les événements se succèdent au nord du Mali. Des informations contradictoires sont publiées par médias interposés. De l'intox est même enregistrée. Le tout sur fond d'une éventuelle intervention militaire étrangère au nord malien. Tandis que des médias étrangers évoquent «une désertion massive» des rangs d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au nord du Mali, par crainte de la guerre, d'autres, par contre, font part de «l'arrivée de centaines d'éléments, en renfort». Les médias publiant une information selon laquelle Aqmi «se vide» de ses éléments qui «craignent le face-à-face avec les troupes de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)», ceux qui apportent une information contradictoire écrivent que «des centaines de djihadistes sont arrivés, en renfort au Mali pour prêter main forte à Aqmi». La contradiction ne relève pas uniquement d'une éventuelle fausse information de la part des uns ou des autres, mais, surtout, d'une intox. En effet, certains médias proches de certains gouvernements tentent, malheureusement, d'exploiter le drame du peuple malien pour servir des politiques. Ces médias accusent les opposants de ces gouvernements de renforcer les effectifs d'Aqmi. Le but est de diaboliser les opposants et les mettre sur la ligne de mire des partisans d'une intervention militaire étrangère au nord du Mali. Des accusations qui ne sont fondées qu'aux yeux de la ligne éditoriale des medias concernés. Autre contradiction, peut-être moins entachée d' intox, l'information, rapportée par des medias étrangers et aussi par un site proche d' Aqmi et du Mujao, citant un responsable d' Ançar Eddine, selon laquelle le mouvement islamiste armé Ançar Eddine et le mouvement national de libération de l'Azawad se seraient réunis, les 16 et 18 octobre, au nord malien pour unifier leurs forces armées, laissant supposer la volonté de créer un front anti-Aqmi et anti-Mujao, est démentie par Ançar Eddine, selon d'autres medias étrangers. Le flou règne, donc, en maître, aux cotés d'Aqmi et du Mujao qui occupent des villes du nord du Mali depuis environ six mois. Le flou est également maintenu autour de la date d'une éventuelle intervention militaire étrangère pour «déloger les groupes islamistes armés». Un flou pas moins opaque entoure, également, la nature de l'aide que la France compte apporter à cette intervention militaire, si elle a eut lieu. Plus grave, un flou total entoure le sort réservé aux otages algériens, russes, français, nigériens, tchadien et autres nationalités, victimes des organisations terroristes Aqmi et Mujao. Un autre flou entoure, d'autre part, les raisons de la visite qu'effectue, actuellement, le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, au Qatar et le rôle que joue ce pays au nord malien.