C'est une lettre particulièrement grave que le président de la Fédération algérienne de handball a adressée au président de la Fédération internationale de handball. Estimant que le ministère de la Jeunesse et des Sports s'est ingéré dans les affaires de sa fédération en «dégommant» le secrétaire général et en le remplaçant par une autre personne, il s'est cru permis de saisir le président de l'IHF pour que ce dernier intervienne, tenez-vous bien (et c'est le président de la FAHB qui le demande) auprès du Premier ministre algérien. Depuis quelques années déjà il est arrivé à des personnalités du monde du sport algérien de saisir des responsables sportifs internationaux pour les mettre au courant de certaines actions qui ont lieu dans le mouvement sportif national de la part des autorités du pays mais ce n'était que des missives informatives. Elles n'ont jamais atteint la gravité des propos utilisés par l'actuel président de la Fédération algérienne de handball qui cite même l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports et l'accuse, en quelque sorte d'être le complice «des actes de sabotage qui visent la FAHB». A la suite de cette lettre, le président de la Fédération internationale de handball, l'Egyptien Hassan Mustapha, s'est adressé au Pr Rachid Hanifi, le président du Comité olympique algérien, dans une correspondance dans laquelle il lui demande «de faire en sorte de maintenir et de défendre l'intégrité et l'autonomie de la Fédération algérienne de handball en stoppant l'ingérence de votre gouvernement. «Le président de l'IHF menace, alors, l'Algérie de suspendre la FAHB si cette ingérence se poursuivait. Cela veut dire qu'il met en péril la participation de l'équipe nationale algérienne au prochain Mondial. Le plus grave est que le président de la FAHB est intervenu auprès de quelqu'un qui n'apprécie pas l'Algérie. Hassan Mustapha a comme contradicteur au niveau international un certain Aziz Derouaz. Il fait tout pour que ce dernier ne parvienne pas à se hisser à un poste de responsabilité dans le handball, notamment celui de l'Algérie. Dans la lettre que lui a envoyée le président de la FAHB, le nom de Derouaz est cité comme si ce président voulait expliquer à Hassan Mustapha qu'on cherche à tout prix à remettre en selle Derouaz. Et après ? Derouaz n'est-il pas algérien ? N'a-t-il pas lui aussi le droit de travailler pour le handball algérien ? A-t-on oublié ce qu'il a apporté à ce sport ? A-t-on oublié tous les titres continentaux que l'équipe nationale et celle du Mouloudia d'Alger ont remportés sous sa direction ? C'est vraiment dommage qu'on en arrive à un tel stade de dénigrement. Et puis en quoi y-a-t-il eu ingérence du MJS dans les affaires internes de la FAHB ? En enlevant le secrétaire général de celle-ci et en le remplaçant par une autre personne ? C'est oublier que selon les textes en vigueur, donc acceptées par les fédérations, ce secrétaire général est un cadre du MJS, nommé par ce dernier. Si le MJS estime qu'il a fauté, il est en droit de le rappeler et de le remplacer par quelqu'un d'autre. Et on croit savoir que le ministère a pas mal de choses à reprocher à l'ancien SG. Quant au gel de la compétition, il faut savoir que le système a été adopté la saison dernière hors de l'assemblée générale de la FAHB, ce qui est contraire aux statuts de celle-ci. Dans sa lettre à l'IHF le président de la FAHB ne parle pas de ce privilège qu'il s'est accordé. Un privilège qui piétine les statuts de la fédération, ces statuts que le président de l'IHF veut si bien défendre. En tout cas, l'impair a été réalisé. Le président de la FAHB a fauté en saisissant l'IHF et en s'attaquant au ministre, usant contre lui de propos particulièrement graves. A cause de lui, le sort de l'équipe nationale est maintenant en jeu. On se demande si le président de la FAHB a réfléchi aux conséquences sur lesquelles son action pourrait aboutir.