La formation, c'est la base de la réussite dans le sport. C'est ce que l'on a coutume de dire quand on sait qu'une élite ne saurait se renouveler sans l'avènement d'une génération de sportifs tous aussi talentueux et performants les uns que les autres. Le secteur du sport en Algérie a fait une carence de cette formation, si développée dans de nombreux autres pays. La faute à des politiques sans cesse orientées vers le résultat immédiat et l'espoir de la promotion d'une génération spontanée d'athlètes doués. Tant d'années d'errance à investir dans du superflu alors que la solution sautait aux yeux, à savoir que sans de la patience et une démarche de travail axée sur la préparation de futures élites à partir du plus jeune âge, on ne fera que vivre d'exploits tellement rares et sporadiques dans le temps qu'ils ne pourront pas effacer la misère ambiante qui règne dans un secteur pourtant si proche des préoccupations de la jeunesse. La FAF pâlirait d'envie Le département en charge du sport en Algérie, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports ne pouvait continuer dans une voie sans issue. Il a saisi le message du premier magistrat du pays, le président de la République, lequel, dans un discours à Sétif, avait déclaré que la valorisation d'un pays à l'étranger devait émaner de son élite sportive et qu'il était temps d'offrir à l'Algérie les moyens de se doter d'un tel ambassadeur et de manière pérenne. C'est dans le cadre du programme d'action du chef de l'Etat que le ministère de la Jeunesse et des Sports s'est lancé dans de vastes projets de construction d'infrastructures en tout genre. Des stades, des piscines, des salles omnisports, des centres de regroupement des élites, des instituts et des écoles de sport. C'est dans cette optique que la ville de Sétif a été dotée de l'Ecole nationale des sports olympiques, la première dans tout le pays et certainement en Afrique. Première d'abord par la superficie qu'elle occupe dans le pôle d'El Bez, non loin du site universitaire de la capitale des Hauts-plateaux de l'est algérien. L'Ecole en question occupe en effet un espace de 25 hectares, de quoi faire pâlir de jalousie la toute puissante et riche Fédération algérienne de football qui ne doit se contenter que d'un centre de 4 hectares du côté de Sidi Moussa où elle ne parvient qu'à caser 2 terrains avec énormément de difficultés. On invite le président de la FAF à aller visiter l'Ecole de Sétif qui dispose de suffisamment d'espace pour une vraie école de football avec trois terrains, deux en gazon synthétique et un en herbe naturelle. On peut y ajouter un 4e terrain, celui du stade d'athlétisme qui dispose d'une piste à 8 couloirs, d'une tribune de 1500 places et de toutes les commodités nécessaires aux entraînements et à la pratique d'une telle discipline. L'athlétisme est un sport qui va disposer dans cette école d'énormément d'atouts quand on sait qu'outre le stade dont on va parler, le site va être agrandi d'une surface d'environ 5 hectares (ce qui portera à 30 hectares l'endroit sur lequel est érigée l'école), un espace vallonné avec même un massif boisé excellent pour les courses de cross et les footings en pleine nature. L'Ecole des sports olympiques de Sétif est toujours en chantier mais le gros œuvre est pratiquement terminé. Disons que dans un à deux mois, elle devrait être opérationnelle à 100%. En tout cas le ministère de la Jeunesse et des Sports n'a pas voulu attendre et perdre une année. Il a décidé le mois dernier de lancer dans cette infrastructure la rentrée scolaire et sportive. C'est d'ailleurs le ministre de la Jeunesse et des Sports en personne, le Pr Mohamed Tahmi qui s'est déplacé jusqu'à Sétif le 14 septembre dernier pour donner le coup d'envoi de cette rentrée. Celle-ci concernait le lancement dans un lycée érigé dans le site sportif de 4 classes pédagogiques à l'emploi du temps spécialement adapté aux élèves sportifs. Ce lycée est en ce moment un objet de litige entre les deux ministères, celui de l'Education qui le revendique comme son bien et celui de la Jeunesse et des Sports qui voudrait bien en être le propriétaire d'autant qu'il est construit dans le site de l'Ecole des sports olympiques. On vous en parlera par ailleurs. Le plus grand complexe nautique du pays Toujours est-il que les élèves sportifs sont soumis en ce moment au rythme d'un régime sport-études avec une demi-journée consacrée aux études et l'autre aux entraînements. Ils sont en ce moment 67 élèves issus de quatre disciplines que sont l'athlétisme, le judo, la boxe et le volley-ball. Ce sont, pour l'instant, les seuls sports dont les Fédérations qui les gèrent ont répondu favorablement à l'appel des responsables de l'Ecole. Celle-ci est adaptée à la formation car on y trouve tout ce dont un formateur en sport peut rêver. Imaginez un site sur lequel vous avez, en plus du lycée d'enseignement général, des infrastructures sportives que pourraient envier bien des pays parmi les mieux nantis de la planète. On vous a parlé des terrains de football et du stade d'athlétisme. Il n'y a pas que cela. L'Ecole dispose également d'une immense salle omnisports pour les entraînements et la pratique des sports collectifs, de deux salles pour le judo, de deux autres pour le karaté, d'une salle de musculation, de saunas, de salles de récupération, d'un parcours de santé et d'un centre médico-sportif. Le bijou du site est sans conteste le complexe nautique, très certainement le plus grand d'Algérie et peut-être d'Afrique. S'étendant sur une surface qui avoisine les 6000 m2, l'espace, couvert bien sûr, comprend une piscine de 50 mètres qui peut être, grâce à un dispositif spécial, séparée en deux piscines de 25 mètres chacune. On y trouve également une autre piscine de 25 mètres. Ces deux surfaces nautiques sont insérées dans un complexe qui dispose de deux tribunes ainsi que de nombreux vestiaires et douches. Le complexe sera entièrement automatisé grâce à un centre de contrôle situé au-dessus de la piscine de 50 mètres et directement relié à ce qui s'apparente au poumon de l'endroit, son sous-sol. Ce dernier est un immense espace aménagé sous les piscines. C'est un véritable labyrinthe dans lequel on trouve d'innombrables appareils et dispositifs permettant l'assainissement des eaux des bassins et leur renouvellement. En tout cas dès que le complexe sera achevé et réceptionné, ce qui se fera dans un délai qui ne dépassera pas les deux mois, la natation pourra y envoyer ses jeunes talents. En ce qui concerne l'hébergement, les 67 élèves et leurs entraîneurs sont pris en charge dans une auberge de jeunesse construite dans l'Ecole. Ils dorment dans des chambres pour 3, 4 et 5 personnes, disposant chacune d'un coin toilette et d'un téléviseur, et mangent au restaurant qui s'y trouve. Il existe également une cafétéria. Cette auberge n'est qu'un hébergement temporaire car dans peu de temps sera achevé le chantier de la résidence de l'Ecole avec sa cinquantaine de chambres, pour trois personnes chacune et ses deux suites pour les invités de luxe. Du côté des loisirs, l'Ecole va bientôt réceptionner un centre dit des loisirs, de la culture et de la science dans lequel les résidents de l'Ecole pourront s'adonner à différentes activités ludiques. Un très grand champion pour directeur Comme nous l'avons dit plus haut, ils sont 67 à avoir procédé au lancement de la première année d'activités de l'Ecole des sports olympiques de Sétif. On trouve parmi eux quelques filles notamment celles du judo. L'équipe de judo qui se trouve à Sétif est d'ailleurs celle qui a participé avec de bons résultats au finish, aux récents championnats d'Afrique junior qui se sont déroulés au Botswana. Quant à l'équipe de volley-ball, il s'agit de celle qui se trouvait à l'école nationale de volley-ball de Nedroma sous l'égide de la Fédération. Ce qu'il y a de remarquable c'est que nous avons là des jeunes, pour la plupart nés en 1995, 1996 et 1997, issus de différentes régions du pays et qui apprennent à se côtoyer et à vivre en communauté alors qu'ils pratiquent des sports différents. 67 élèves c'est un bon chiffre quand on sait qu'il a fallu convaincre les parents, pas toujours d'accord pour mettre leurs enfants dans une école nouvellement créée et surtout très éloignée de la ville où elles résident. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a su, pour cela, viser juste en nommant à la tête de la direction de cette Ecole le champion du monde du 800m de 2003, médaillé de bronze aux Jeux olympiques de 2000 et aux Mondiaux de 1999 sur la même distance, Djabir Said Guerni. L'aura d'un grand champion ne peut que rejaillir sur une Ecole de formation de sport. Djabir est là pour servir d'exemple de réussite mais également pour donner la garantie que l'endroit est le mieux adapté pour la prise en charge d'un gamin dans le domaine de sa formation tant dans sa discipline sportive que sur celui de l'enseignement généralisé. «L'Etat a compris qu'il n'y a que la formation continue, grâce à un volume de travail conséquent, qui puisse aboutir à la création d'une grande élite sportive. Je suis là pour apporter ma modeste contribution à cet immense projet. Je suis persuadé que cette Ecole de Sétif sera dans quelques années le très grand pôle d'excellence auquel aspire le mouvement sportif national depuis de nombreuses années», nous a dit Saïd Guerni. Nous sommes entièrement d'accord avec lui pour peu que l'on y croit jusqu'au bout et que les différentes fédérations sportives jouent le jeu. De notre envoyé spécial à Sétif Ahmed Achour