Deux jours après le coup d'envoi officiel de la campagne électorale en prévision des locales du 29 novembre, les citoyens de Tizi Ouzou ne connaissent pas grand-chose, pour ne pas dire rien, des programmes électoraux des candidats. Jusqu'à hier, les candidats de tous les partis politiques en lice ne s'étaient pas encore manifestés. Le FFS, présent dans 62 communes sur les 67 que compte la wilaya, est sorti de son mutisme pour dénoncer ce retard. Il incombe la responsabilité à l'administration. «Nous avons constaté que l'administration n'a pas facilité la tâche aux candidats. Elle est derrière le retard dans le lancement de notre campagne», a annoncé, hier matin, lors d'un point de presse tenu au siège du parti, Moussa Tamadartaza, qui chapeaute la liste FFS pour l'APW de Tizi Ouzou. Les candidats FFS estiment que la non attribution des numéros de chaque liste, le retard dans l'installation de la commission de suivi des élections, la non attribution des salles pour les meetings et l'administration qui tarde à trancher sur le congé des candidats pour mener leur campagne avec leurs partis politiques respectifs, sont autant d'entraves et d'obstacles qui ont retardé les candidats de sortir sur le terrain. Les candidats FFS qui sont intervenus ont expliqué que si leur parti qui détenait la majorité au niveau des APC et l'APW de Tizi Ouzou, durant les deux mandats 1997-2002 et 2002-2007, n'ont pas réussi à développer la région, c'est à cause des évènements et des émeutes. D'abord, après l'assassinat de Matoub Lounès en 1998 et puis après les évènements du printemps noir entre 2001 et 2004. «Tizi Ouzou a raté une chance inouïe de réaliser son développement local entre 2007 et 2012, quand les conditions étaient beaucoup plus favorables», dira le candidat APW de Tizi Ouzou. Il ajoutera que «la démocratisation de la vie politique ne pourra s'imposer dans une situation de violence, de tension sociale et de confrontations entre l'Etat et les citoyens. D'où la nécessité d'une mobilisation politique préalable à tout changement pacifique.» Tamadartaza, candidat malheureux aux dernières législatives à Tizi Ouzou, a brossé un tableau peu reluisant de la situation sociopolitique qui prévaut dans cette wilaya. Il soulignera que «Tizi Ouzou porte des stigmates d'un démantèlement politique, de l'insécurité, d'un développement anarchique, irrespectueux des citoyennes et des citoyens, de l'épuisement du foncier et de l'urbanisation sauvage, résultat d'une gestion administrative et bureaucratique, anti-démocratique.» Sur un autre volet, les représentants du parti de Hocine Aït Ahmed sont revenus sur les raisons de la participation du parti à ces joutes électorales. «Notre décision de participation est aussi politique pour rétablir le citoyen et la pratique démocratique», dira Tamadartaza. Il est à noter que pour les listes APW qui sont en lice à Tizi Ouzou, même si le FFS et le RCD sont les favoris, les autres partis comme le FLN et le RND ainsi que les indépendants se taillent le costume d'outsiders pour cette échéance électorale qui s'annonce d'ores et déjà chaude.