Les citoyens ont désormais renoué avec le débat contradictoire après un sevrage qui aura duré près de quatre ans. Ce n'est pas encore le branle-bas de combat, mais la mobilisation au niveau des permanences électorales est réelle. Il reste que les citoyens ont désormais renoué avec le débat politique contradictoire après un sevrage qui aura duré plus de quatre années. C'est le premier constat qui saute aux yeux en ce troisième jour de campagne électorale dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est que le début de campagne qui a coïncidé avec les fêtes de l'Aïd n'a pas été bénéfique pour tous les partis en lice pour les municipales du 24 du mois en cours. Fortunes diverses pour les concurrents. D'abord les indépendants, dont les listes sont soupçonnées d'être inspirées par le pouvoir pour casser l'opposition démocratique. La plupart des listes indépendantes sont pilotées par des fonctionnaires de l'administration publique. Ces indépendants sont engagés dans 27 communes avec 32 listes. Le RND, qui participe avec 41 listes APC et une liste APW, a battu le rappel de ses candidats hier à l'INTHT de Tizi Ouzou. S'il a fait le plein hier, ce n'est pas le cas des premiers jours de campagne où les candidats du parti de Ahmed Ouyahia ont dû annuler leurs sorties sur le terrain faute de public, la population n'a pas daigné répondre à l'invitation du parti du Chef du gouvernement. Le FLN a animé, lui, trois meetings hier à Aïn Zaouia, Aït Aggouacha et Abi-Youcef. D'autres rencontres sont prévues pour aujourd'hui et demain, en attendant la venue de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'ex-parti unique, qui a couvert toute la carte électorale avec les 67 listes APC en plus de la liste APW. Les islamistes du MSP, qui concourent dans quatre APC et l'APW, ont entamé un travail de proximité, notamment à Draâ Ben Khedda et Aïn El-Hammam. Le président du parti Abou Djerra Soltani animera un meeting le jeudi 17 novembre à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Le PT affûte ses armes lui aussi. Même si son programme n'est pas encore rendu public, on a appris que la direction nationale du parti de Louisa Hanoune sera mise à contribution lors de la campagne. Le PT participe avec 14 listes, dont une liste APW. Le FFS est déjà sur le terrain en menant une campagne de proximité. Les candidats vont à la rencontre des citoyens y compris dans les cafés maures. “Une longue série de meetings et de conférences sera animée tout au long de la campagne par les candidats conjointement avec les membres de la direction nationale du parti”, a déclaré le fédéral Rabah Brahimi à Liberté. La formation de Hocine Aït Ahmed, qui est présente en course avec 63 listes en sus de la liste APW, rendra public son programme de campagne demain lundi. Participant avec 47 listes APC et une autre pour l'APW, le RCD a entamé, lui, depuis quelques jours un long travail de proximité. Des rencontres citoyennes ont été organisées par la direction régionale du parti dans plusieurs localités de la wilaya. Ainsi, hier samedi, une conférence-débat a été animée par Me Hakim Saheb à Béni Douala, qui verra aujourd'hui l'organisation d'une autre conférence qu'animera Mohamed Ikharbane, candidat à l'APW. Le grand démarrage de la campagne aura lieu à vrai dire demain lundi. Hamid Lounaouci, membre de l'exécutif national du RCD, animera un meeting au théâtre Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, à 15h. Le même jour, un autre responsable du parti de Saïd Sadi, en l'occurrence Salah Brahimi, animera une conférence à Tizi, dans la commune de Aït Aïssa Mimoun, daïra de Ouaguenoun. L'ancien slogan du RCD, “Le courage de dire, la force d'agir”, sera remis au goût du jour à l'occasion de cette campagne, puisque la philosophie du mot d'ordre colle merveilleusement bien avec l'actualité des partielles. Le président du RCD aura à clôturer la campagne par des meetings qu'il animera, notamment à Tizi Ouzou et à Béjaïa. Il y a lieu de souligner que la campagne d'affichage n'a pas encore atteint son rythme de croisière puisque les sites réservés à cet effet sont pratiquement vides au niveau de certaines communes. YAHIA ARKAT