«L'appel que nous lançons aujourd'hui (hier, ndlr) est destiné à tout le Sahel. Le but est celui recherché par tous, à savoir la paix et la stabilité dans la sous-région», nous a dit Cheikh Bachir Kassel, imam algérien, un des huit érudits auteurs de l'appel, rencontré hier. «Nous allons créer une structure, la ligue des oulémas du Sahel pour défendre les vraies valeurs de l'Islam, déformées par ceux-là mêmes qui par extrémisme et mauvaise interprétation de l'Islam, font dans les rapts et déstabilisent cette partie du continent africain.» Mohamadou Touré, homme de religion malien :«Le Mali ne peut que saluer une dynamique de paix» Rencontré hier, Mohamadou Touré, fonctionnaire à la Présidence du Mali et homme de religion, nous dira que l'appel «est une bonne idée que nous saluons, comme nous saluons nos frères de l'Algérie, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, de la Libye, du Tchad et du Burkina Faso». «Le Mali ne peut que saluer une dynamique de paix» illustrée par cet appel, ajoute-t-il. «Cet appel est d'une grande importance puisqu'il explique les vraies valeurs de l'Islam avec lequel des extrémistes sont en totale contradiction, favorisant l'insécurité et la déstabilisation dans la sous-région», lance-t-il. Cheikh Ahmed Tikhmarine, imam et enseignant algérien :«Privilégier les négociations» «Nous nous sommes rencontrés dans la Mecque au cours du pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam et comme nous sommes, depuis longtemps, dans la défense de la religion musulmane à l'intérieur et à l'extérieur du Sahel, nous avons, conformément à la pensée malékite, décidé de prendre les choses en main en protégeant les gens contre les idées extrémistes. C'est pour cette raison que nous avons décidé de créer la ligue des oulémas du Sahel devant lutter contre le fanatisme et la mauvaise interprétation de la religion musulmane», nous dira Cheikh Ahmed Tikhmarine, imam et enseignant algérien, rencontré hier. «L'Islam n'est pas une religion extrémiste. C'est une religion qui prône la modération. La solution à la crise au nord du Mali doit passer par des négociations», ajoute-t-il. «A la fin de chaque guerre, des négociations s'imposent pour mettre fin au conflit. Nous pourrons éviter la guerre en passant directement aux négociations», lance-t-il. Haladou Yahia, prédicateur nigérien :«La paix est de plus en plus menacée» Haladou Yahia, prédicateur nigérien, nous dira qu'«au Niger, il y a eu beaucoup de rébellions et nous avons une certaine expérience selon laquelle la paix et la stabilité sont indispensables. La paix est aujourd'hui de plus en plus menacée au Sahel». «Cet appel participe au retour à la paix et la stabilité, qui favoriseront la circulation des personnes et des biens et le bon développement de l'Islam», ajoute-t-il. «La paix et la stabilité but de l'appel favoriseront le développement économique et social et la paix durable», lance-t-il. Rencontré hier, Haladou Yahia nous dira : «Notre pays qui faisait face à des problèmes internes, est aujourd'hui confronté à la situation au Mali.» «Au Niger, la société civile et les religieux ont créé la Cippe (cadre d'initiative pour la promotion de la paix) en Afrique sahéro-sahélienne. Cet appel a le même esprit, celui de rétablir la paix et la stabilité», ajoute notre interlocuteur. Sarr Moussa Fahy, imam mauritanien :«Les enlèvements sont blâmables du point de vue religieux» «Ceux qui font dans les rapts n'ont rien à voir avec les valeurs musulmanes. Les enlèvements sont blâmables du point de vue Islam. Ils ne peuvent être justifiés», nous dira Sarr Moussa Fahy, imam mauritanien, rencontré hier. «L'Islam n'a jamais ordonné de faire des rapts mais a ordonné de traiter les prisonniers de guerre avec les meilleurs égards et de mettre à leurs dispositions toutes les conditions humaines. C'est dire que les enlèvements sont totalement contradictoires à la religion musulmane. C'est contraire au bon sens», ajoute-t-il. «Pour trouver une solution à la crise au nord du Mali, et rétablir la paix et la stabilité, il faut des actions politiques, religieuses et sur tous les plans», lance-t-il.