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Ils sont venus de toutes les régions du pays pour suivre sa conférence à Oum El-bouaghi
Un prédicateur saoudien mobilise les salafistes algériens
Publié dans Liberté le 10 - 06 - 2012

La nouveauté, cette fois-ci, est dans cette foule immense que la venue d'un prédicateur étranger a drainée pour la première fois. Cela confirme que le salafisme s'est bel et bien installé en Algérie.
Les salafistes algériens se sont donné rendez-vous durant quatre jours à Oum El-Bouaghi pour se ressourcer et revigorer les dogmes de la théorie salafiste importée du pays d'Arabie Saoudite. Ils étaient des centaines à se rassembler à la mosquée El-Atik du chef-lieu de wilaya, pour écouter les exégèses du prédicateur saoudien cheikh Haythem Sarhane sur la tradition du Prophète. “Nous sommes venus ici pour apprendre du cheikh Haythem Sarhane notre religion. Nous avons l'habitude d'écouter ses CD, nos savants sont Ibn Baz, cheikh El-Outhaimine, cheikh Nasreddine El-Albani, cheikh El-Fouzane Salah, Rabie Ben Hadi El-Madkhali et en Algérie cheikh Ferkous, cheikh Abdelghani Aouisset et Abdelmadjid Joumaâ”, dira un jeune salafiste venu de la lointaine Aïn Defla. Ils sont venus des quatre coins du pays et de bien plus loin de Tindouf, de Tamanrasset, d'Oran, d'Alger et même de Tunisie.
En fait, pour “la bonne cause”, des centaines de personnes ont fait, à l'instar de ce disciple d'Aïn Defla, le long déplacement. Nombreux sont ceux qui, parmi les participants, se réclament du courant salafiste guidé par le cheikh Sarhane, enseignant à la mosquée du Prophète à Médine et prédicateur du ministère saoudien des Affaires islamiques. Cet imam saoudien a animé du 3 au 6 juin des conférences dans le cadre de la session Imam Malek organisée par la commission de la mosquée El-Atik d'Oum El-Bouaghi. Nous avons rencontré le prédicateur saoudien à l'issue de la première conférence, mercredi dernier, tenue en début de matinée à la mosquée de la ville, en présence de près de 3 000 fidèles. Ce prédicateur nous a expliqué l'objectif assigné à cette rencontre. “Nous invoquons Dieu pour les responsables algériens qui nous ont bien accueillis. Notre présence a pour objectif de rencontrer nos frères et de discuter de l'entraide, de la bonté et de la foi, ainsi que de la nécessité de retourner à ce qu'a été le Prophète (que le Salut soit sur lui), ses compagnons et les devanciers vertueux. Nous voulons accommoder les gens avec la tradition du Prophète. Parce que nous constatons aujourd'hui que les sociétés connaissent beaucoup de fitna (guerre, violences, affrontements...). Les raisons résident dans l'éloignement de Dieu et dans la sortie de l'obéissance aux gouvernants. Autrement dit, les gens sont sortis de ce qu'avec quoi est venu le Prophète. Les pays islamiques doivent réaliser l'objectif qui consiste à satisfaire Dieu”. Il ne manquera pas aussi de définir le salafisme. “Le salafisme, c'est la tradition du Prophète et des devanciers vertueux, il ne peut y avoir de retour à Dieu qu'à travers cela”. Et à propos des différents courants animant le salafisme (jihadiste, scientifique...), il précisera sans détour que “chaque faction qui prétend appartenir à l'islam est sur ce qu'a dit le Prophète. Je vous rappelle ce qu'a dit le Messager de Dieu, Mohamed (que le Salut soit sur lui) : Ma nation (oumma) se divisera en 73 factions, toutes iront en enfer sauf une, ils ont dit laquelle Messager de Dieu ? Il a dit le Groupe”. Pour l'imam, “la prédication salafiste est une prédication scientifique qui veut faire retourner les gens à ce qu'a été le Prophète (que le Salut soit sur lui). Elle se base sur le conseil, l'obéissance et la coopération avec les gouvernants et non la désobéissance ni la médisance contre eux. Le conseil, précisera-t-il, doit être dans la discrétion”. Et d'ajouter plus loin : “La prédication salafiste ne peut être refusée et personne ne peut l'accepter parce qu'elle comprend l'utilité dans ce bas monde et dans l'Au-delà. Certains prétendent qu'il y a des divergences entre les gens du Hedjaz et Najd et ceux du Maghreb arabe, nous leur disons que les quatre imams (Malek, Ahmed, Chaffaï et Abou Hanifa) sont les imams des gens de la sunna, nous leur reconnaissons le mérite, le savoir et l'imamat dans la religion, aucune personne du Hedjaz ne se proclame Wahhabite, certains veulent faire fuir les gens de la prédication de vérité.”
Devoir d'obéissance...
au pouvoir
Le cheikh Sarhane, dans l'une de ses interventions en plénière, s'est référé plusieurs fois à l'imam Mohamed Ben Abdelwahab. Il dira à ce propos : “C'est un imam de la prédication salafiste. Cet imam compte plusieurs publications, entre autres le livre de l'unification ou encore le raccourci du parcours du Prophète. Il n'était pas porteur d'un courant nouveau, dans ses écrits, puisqu'il citera les quatre imams et reconnaît leur imamat. Il a plaidé pour l'obéissance aux détenteurs du pouvoir (...) et fut d'une grande aide à l'imam Mohamed Ben Saoud fondateur du premier Etat saoudien.” À en juger par les propos du prédicateur de Médine, c'est de cette relation-collaboration entre Ben Abdelwahab et Ben Saoud que serait né le wahhabisme.
S'exprimant sur le salafisme en Algérie, cheikh Sarhane soulignera que “l'éveil salafiste est basé sur le savoir, ensuite sur le travail puis la prédication à Allah sur ce que nécessite la charia. Les gens, appartenant à cette prédication, à l'unification du mot, ont constaté ces derniers temps, le Printemps arabe. Ils se sont alors mis la main dans la main avec les gouvernants, et ce, pour combattre la dépravation, à savoir la désobéissance”. Ils se réfèrent à ce qu'a dit l'érudit El-Albani, l'un des principaux doctes du salafisme. “Notre politique est de laisser la chose politique à la politique”, a-t-il conclu. Signalons, au passage, que plusieurs savants étrangers spécialistes de la sunna ont animé des conférences dans le cadre des cycles de conférences programmées par le ministère des Affaires religieuses, à Oum El-Bouaghi.
La nouveauté, cette fois-ci, est dans cette foule immense que la venue d'un prédicateur étranger a drainée pour la première fois. Cela confirme que le salafisme, encouragé durant les années 1990, s'est bel et bien installé en Algérie. Il est devenu aujourd'hui une réalité tangible et se propage très vite. Il est devenu un phénomène qui, désormais, nécessite une vision prospective. Ses pratiques et ses enseignements dans le cadre d'un islam “authentique” différent quelque peu de ce qui a été hérité ici, à savoir l'islam sunnite de l'Ecole malékite. On a donc l'impression qu'il y a comme du “nouveau” dans la conception de la religion. On assiste à une espèce de “refus”, voire de “confrontation”.
Pour preuve, plusieurs mosquées à travers le pays ont connu des conflits de “tribune de prêche”. Des imams sont souvent contestés par des commissions religieuses pour être remplacés par d'autres. Pour un imam, docteur en sciences de la charia, fervent défenseur de l'Ecole malékite, “ce courant (le salafisme) est étranger à notre pays, sa pensée est étrange. Pour lui, les orientations viennent du Hedjaz uniquement, ce courant considère la pratique politique incrédule, que dire alors de ce qui se fait en Tunisie, au Yémen, au Koweït, en Egypte par les partis salafistes ? Ils seront peut-être un jour appelés à créer un parti ici”. Notre docteur préconise comme solution : “L'Etat doit revenir à l'islam du juste milieu, encourager les prêcheurs du pays pour combler le vide (...) Il faudra relancer l'Ecole malékite, généraliser la fetwa de cette école et la lecture du Coran.”
BN


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