Le proverbe en question ressort en filigrane de l'analyse du bilan de la lutte contre la criminalité et le crime organisé, mené de janvier à octobre 2012 par les services de la gendarmerie et rendu public hier par le commandement national de cette corporation. Le document atteste, en effet, que de plus en plus de femmes sont enrôlées dans les réseaux du crime sous ses différentes facettes. C'est en effet 2223 femmes qui ont été interpellées par les gendarmes au courant des dix premiers mois de l'année en cours. La même source précise aussi que la plus grande majorité de ces dames ont été écrouées après leur présentation devant la justice. Il y a eu interpellation de femmes dans chacune des affaires traitées par les gendarmes durant la même période sus-évoquée. Les statistiques qui nous ont été communiquées hier certifient que dans les crimes et délits contre les biens et les personnes, le nombre de femmes impliquées avoisinent les 1050, les atteintes contre la famille et les bonnes mœurs (445), le crime organisé (354), mandats de justice (191), infractions aux lois spéciales (96) et autres infractions (89). Ce nombre de 2223 femmes appréhendées en l'espace d'une dizaine de mois fait partie des quelque 62 903 personnes arrêtées par les services de la Gendarmerie nationale au courant de la même période. Il est vrai que le taux de femmes arrêtées est très inférieur à celui des hommes, toutefois plus de 2000 femmes appréhendées en moins d'une année pour différents motifs illicites au sein d'une société supposée être guidée par une double morale, à la fois religieuse et conservatrice, cela relève inévitablement d'un chiffre spectaculaire. S'agissant de la nature des affaires traitées par les services de la gendarmerie, les coups et blessures volontaires sont les plus dominants en matière de criminalité du droit commun. C'est en effet plus de 7700 affaires qui ont été enregistrées et dont le traitement a abouti à l'arrestation de 10 558 individus. S'agissant de la lutte contre le crime organisé, celle-ci constitue, selon le document de l'état-major de la gendarmerie, «un volet très important dans l'activité de la police judiciaire où ce fléau représente plus de 15% de la totalité des actions engagées». Les unités relevant des mêmes services ont traité quelque 9224 affaires durant les dix premiers mois de l'année en cours, ayant conduit à l'arrestation de 10 870 personnes dont 354 femmes et 254 mineurs.
Plus de 63 tonnes de kif saisies en 10 mois Durant cette année, la filière du crime organisé qui a le plus sévi est sans doute celle du trafic de stupéfiants, notamment le kif traité dont une multitude de tentatives d'acheminement à partir du Maroc ont été avortées par les services de sécurité, toutes corporations confondues. A eux seuls, les services de la gendarmerie sont parvenus à récupérer une quantité dépassant les 36 tonnes de kif traité qui s'ajoutent aux 163 200 comprimés de psychotropes, 291 plants de pavot et quelques grammes d'héroïne et d'opium. Au total, ce sont près de 2573 affaires de trafic de stupéfiants qui ont été traitées en dix mois et dont le nombre de personnes incriminées s'élève à environ 4000 individus. Il est indiqué en outre dans le bilan communiqué par les services de la gendarmerie que le trafic d'armes et de munitions a également pris de l'ampleur durant cette année, vu que le nombre d'affaires traitées dans ce domaine a dépassé les 330 impliquant près de 500 individus.