Si indéniablement les services de sécurité sont parvenus à une certaine maîtrise de la délinquance juvénile, ou ce que l'on désigne en d'autres termes la «petite criminalité», les filières du crime organisé semblent menacer sérieusement la quiétude du pays. Les filières du crime organisé opèrent sous forme de réseaux spécialisés, entre autres, la contrebande, la falsification de documents, le vol de véhicules et, surtout, le trafic de stupéfiants. Dans son bilan lié à la lutte contre la criminalité pour le mois de juillet 2010, le commandant de la Gendarmerie nationale tire de nouveau la sonnette d'alarme en révélant dans ses statistiques mensuelles que le crime organisé est en tête de peloton dans la série des affaires criminelles que ce corps de sécurité a eu à traiter durant le mois écoulé. Plus de 780 affaires de ce genre ont été en effet dénombrées durant le seul mois de juillet 2010 et dont le traitement par les services de la gendarmerie s'est traduit par l'arrestation de plus de 1025 individus dont 19 femmes. La moitié des personnes arrêtées (612) est âgée de moins de 30 ans, tient-on à préciser. Ce sont là des chiffres qui donnent froid dans le dos et qui attestent, une fois de plus, que le crime organisé est cette menace qui guette dangereusement la sécurité nationale. Des réseaux criminels pullulent comme des champignons et ceci s'explique, indique-t-on de source sécuritaire, par une raison somme toute évidente, le crime organisé est ce créneau d'activité illicite qui génère des sommes faramineuses. Plus de 4000 arrestations en un mois En vue de mieux consolider la lutte contre le crime organisé, la gendarmerie a inclus dans sa stratégie d'action «la mise en œuvre d'un dispositif capable de lutter contre cette forme de criminalité qui s'est développée en filigrane du terrorisme». Pour cette institution de sécurité publique, le démantèlement des réseaux sévissant dans différentes filiales du crime organisé relève donc d'un objectif prioritaire qu'il faudrait impérativement consacrer dans l'immédiat. D'autre part, le bilan des activités de la Gendarmerie nationale pour le mois de juillet 2010 fait ressortir un nombre global de 3668 affaires criminelles constatées à travers le territoire national. Ces affaires se sont soldées par l'arrestation 4131 individus dont plus d'un tiers, soit 1319, sont placés derrière les barreaux. La gendarmerie précise que le taux de résolutions de ces affaires où figurent aussi celles liées à la criminalité organisée est de l'ordre de 78,63%, toujours pour le seul mois de juillet. Un mois durant lequel les éléments de la Gendarmerie ont eu à constater une hausse des cas de vol de cheptel (82 affaires), tandis que les vols de véhicules sont au nombre de 43. Une moyenne d'un crime et d'un viol toutes les 48h Le bilan de la gendarmerie pour le même mois indique la saisie de plus de six quintaux de kif traité et de 53 plants de cannabis, et ce, à l'issue du traitement de 208 affaires liées au trafic de stupéfiants. Cependant, ce qui ressort de spectaculaire dans l'étude du bilan de la gendarmerie, c'est le fait qu'en juillet, il a été dénombré une quinzaine d'affaires d'homicide volontaire et autant d'affaires de vol. Ce qui représente, autrement dit, une moyenne d'un viol et d'un homicide volontaire toutes les 48 heures. Effarant.