Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, est visiblement irrité par le peu d'intérêt qu'accorde la presse à son parti et certaines déclarations de responsables politiques à son égard. «Le parti sera la surprise de ces élections», a-t-il affirmé hier, ce qui selon lui irrite le «microcosme algérois», alors que le MPA est «la troisième force politique», soutient-il. «Le Mouvement populaire algérien sera la grande surprise de ces élections, n'en déplaise à certains», a lancé hier Amara Benyounès lors du dernier meeting électoral qu'il a animé à la salle Atlas de Bab El Oued, qui a été le théâtre, avant son intervention, d'une véritable qaâda chaâbie où se sont succédé diverses troupes musicales, une façon pour Benyounès de fêter cette surprise et de «faire la politique autrement». Un slogan qui orne l'une des affiches du parti suspendue au balcon de la salle. «Nous dérangeons certains et nous faisons peur à d'autres», a-t-il lancé devant une foule nombreuse constituée de militants et sympathisants, avant d'enchaîner : «Il y a des gens, y compris la presse, qui voulaient imposer qui représente une force politique ou pas.» Pour lui, le MPA est la troisième force politique. «En témoigne le nombre de listes du parti (plus de 600) aux locales.» «Ce n'est pas le microcosme algérois qui décidera de la représentation du peuple algérien», tonne-t-il encore, affirmant que ses divers déplacement sur l'ensemble du territoire national l'ont édifié sur le poids du parti. Parmi ses cibles, Amara Benyounès cite des personnalités politiques, particulièrement «une dame», allusion à Louisa Hanoune qui s'était attaquée récemment au MPA, mais aussi à «certains directeurs de presse», coupables selon lui d'avoir ignoré les activités du MPA. «Il y a certains directeurs de presse qui se disent de la mouvance démocratique mais qui ont fait un boycott actif contre le MPA», a-t-il déclaré, tout en affirmant : «Nous vaincrons avec ou sans eux. Seul le peuple est apte à juger de l'importance des partis». L'actuel ministre de l'Environnement dira que son parti «n'est pas venu pour détruire» mais dispose au contraire d'un programme électoral à la hauteur des attentes des citoyens. Sans souffler mot sur ce programme, Benyounès dira n'avoir de comptes à rendre à personne et que sa place, il l'a acquise après plusieurs années de lutte. Il rappellera à ce propos les «sept années de lutte pour avoir un agrément», avant d'affirmer, confiant, qu'il faut désormais compter avec le MPA qui confortera sa troisième place à l'occasion des locales du 29. «Nous serons la première force démocratique», lancera Amara Benyounès. Affichant son opposition à l'idéologie islamiste, il souhaite unifier le pôle démocratique qui «ne collectionne que des échecs depuis 22 ans», fait-il remarquer. Assumant publiquement son soutien sans faille au programme du Président Bouteflika, Benyounès défendra les positions algériennes, notamment en ce qui concerne le Mali. «Si le Mali tombe, ce sera un grand danger pour l'Algérie qui partage 1200 kilomètres de frontières avec ce pays», a-t-il averti, critiquant au passage les positions des pays occidentaux qui sont, selon lui, aussi responsables dans ce qui est appelé «le printemps arabe». Ces derniers ne cherchent que leurs intérêts, commente Benyounès, qui apportera son soutien par ailleurs à la cause palestinienne. «Au peuple et à l'Etat palestiniens», précise-t-il, allusion faite aux partis de la mouvance islamiste qui soutiennent plutôt le Hamas. Enfin, le secrétaire général n'a pas omis de rendre hommage aux différents services de sécurité sans lesquels l'Algérie n'aurait pu relever la tête.